« La scolarisation d’un enfant avant ses trois ans est une chance pour lui et sa famille lorsqu’elle correspond à ses besoins et se déroule dans des conditions adaptées. Elle est la première étape de la scolarité et, pour beaucoup d’enfants, la première expérience éducative en collectivité. Il s’agit d’un moyen efficace de favoriser sa réussite scolaire, en particulier lorsque, pour des raisons sociales, culturelles ou linguistiques, sa famille est éloignée de la culture scolaire », explique le ministère de l’Education nationale qui donne la priorité aux zones d’éducation prioritaire pour l’accueil en maternelle des petits à partir de l’âge de deux ans.
►Lutter contre les inégalités sociales
Son objectif est de faire progresser le langage, l’autonomie et la socialisation pour des enfants issus de familles défavorisées qui ne profitent pas d’un mode de garde, comme la crèche, au contact d’autres enfants avec une attention particulière aux activités d’éveil. L’entrée en maternelle d’enfants de moins de trois ans apparaît ainsi comme un moyen de lutter contre les inégalités sociales mais pas uniquement. En fonction de leur niveau d’éveil, certains enfants sont en demande d’aller à l’école plus tôt qu’à l’âge requis. Cela peut s’avérer pertinent pour ceux qui sont nés en début d’année. Ayant plus de deux ans et demi au moment de la rentrée, ils peuvent entrer plus facilement à la maternelle, sans avoir à attendre une année supplémentaire pour y accéder.
►Au cas par cas
Les petits doivent être accueillis dans des classes adaptées où les enseignants et assistants (Atsem) sont formés pour s’en occuper. L’intégration des enfants peut être progressive, par exemple uniquement le matin, et les parents peuvent rester présents temporairement si besoin. Permettant l’apprentissage de la vie en groupe, la toute petite section de maternelle n’est en aucun cas une garderie. « Le développement des moins de trois ans ne correspond pas au temps des apprentissages de type scolaire mais à celui des acquisitions sensorielles », remarque un rapport sénatorial consacré à la scolarisation précoce. Il s’appuie notamment sur les besoins physiologiques d’un enfant de deux ans (alimentation, rythme éveil-sommeil, propreté) nécessitant l’intervention d’un adulte pour affirmer que « l’école leur offre un milieu peu adapté, surtout lorsqu’elle fonctionne sur le modèle classique de la classe de maternelle avec trop d’élèves par classe et un cadre de la journée trop rigide et contraignant, sans offrir aux plus petits la possibilité de s’isoler pour jouer librement ». Une réticence souvent partagée par les spécialistes de la petite enfance estimant que les « grands bébés » de deux ans, dont le niveau de développement est très différent des trois ans, ont des besoins affectifs personnalisés dans un cadre sécurisé que l’école ne serait pas, selon eux, en mesure de leur apporter. Pour que la scolarité précoce soit une réussite, les conditions d’accueil et la maturité de l’enfant doivent être étudiées de près. « Au cas par cas » semble donc la réponse la plus appropriée à la question « pour ou contre ».
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