« J’aime bien être dehors. Lorsque je suis dans un appartement, je commence par regarder ce que l’on voit de la fenêtre ».
À 65 ans, Martine Trouillet ne fait pas son âge. Peut-être grâce à la randonnée, qu’elle pratique depuis plus de vingt ans.
Depuis qu’a été créée, dans la foulée de Christiane Baguelin et Marie-Laure Renard, l’association « Randos et loisirs en pays mêlois », dédiée à la marche. Un groupe de quarante-cinquante habitants du pays mêlois, contrée qui constitue une grande famille : ce sont souvent les mêmes que l’on retrouve à la bibliothèque, à l’office de tourisme, sur la grand-place de la commune, etc.
« On ne part pas comme ça »
Deux fois par mois, on se donne rendez-vous le mardi ou le dimanche, pour une dizaine de kilomètres : certains marchent pour marcher, d’autres pour musarder. « Le principe est de s’attendre un peu ». Parfois, l’association organise une sortie sur une journée, mariant Culture et activité physique. La rando, c’est un art de voyager. Ici et au bout du monde.
Et à chaque fin de sortie « on ne part pas comme ça. On partage un goûter ».
Martine, elle, ne se contente pas de ces deux sorties mensuelles : sans être « gros mollets-lourd sac sur le dos », elle reconnaît des parcours, elle marche en famille et avec sa chienne Anette. Elle peut « tracer » ou « prendre le temps de s’arrêter pour apprécier un paysage, observer la faune et la flore, admirer une lumière ».
Solidarité
De quoi parle-t-on ? « D’un peu tout ». Mais seule, à quoi pense-t-elle ? « On oublie un peu les préoccupations du moment ».
La randonnée, c’est également l’occasion de trouver de la solidarité dans les périodes moins drôles qui jalonnent toute existence.
Sa plus longue distance ? « 25 km ».
Des souvenirs ? « La traversée de la baie du Mont-Saint-Michel sous la canicule. On était pieds nus, le sable brûlait ». Un an plus tard, « le déluge du côté de Caen ». Ce jour-là, la balade a été abrégée : le goûter a été pris dans une salle communale… en pays mêlois. Et puis « un mini-golf dans le vent à Ouistreham ».
Le soleil, l’eau, le vent… En résumé, les joies du plein air.
Les joies de la marche, avec une simple mais bonne paire de chaussures, en liberté : « à tout moment on peut décider de partir. C’est toujours ouvert ».
Des bancs !
Comme la voie verte qui trace son sillon à deux pas de chez elle. Un bel équipement fréquenté par beaucoup de cyclistes mais aussi par des marcheurs.
Un regret : « ça manque de bancs. Pourtant, un simple tronc d’arbre suffirait ». Pour s’asseoir. Marie, la maman de Martine, apprécierait, elle qui emporte un tabouret. Marie qui ne fait pas ses 90 ans. La randonnée, ça conserve.
JMF