Des coureurs qui se sont alignés sur toutes les éditions des courses locales, c’est rare. Bien entendu, on parle là des épreuves qui ont un certain âge.
Alain Aubert est peut-être un oiseau rare. Un oiseau qui ne vole pas mais qui trotte gentiment depuis bientôt quatre décennies.
Grand chelem
« J’ai commencé à courir à l’âge de 28 ans car je m’empâtais un peu et je voulais m’aérer », confie cet homme né en 1951. C’était à l’automne 1979, « avec un groupe de copains qui préparaient les 20 km de Paris. Dans la foulée, nous avons fait Médavy », la course qu’Alain Aubert a disputée plus de trente fois consécutivement, « et puis Champfrémont ».
Une édition, puis deux, puis trois… « On se prend au jeu », on s’éprend du lieu. Et on poursuit le grand chelem.
Moins motivé
Depuis quelque temps, Alain Aubert a levé le pied. Il ne s’entraîne plus quatre fois par semaine, seulement à deux reprises pour entretenir la santé.
« L’envie est moindre ». La niaque a fui. Il est vrai qu’après trois décennies avec jusqu’à 3 000 kilomètres annuels, dont 42 marathons, la motivation peut s’émousser, même sans blessures.
Mais chaque 8 mai, Alain Aubert ne capitule pas et mardi prochain il sera à nouveau au départ, pour la trentième fois. « J’étais le seul à avoir fait les vingt premières éditions. Alors, j’ai continué… faut pas lâcher ».
Sur son 31 ?
À 66 ans, les ambitions sont revues à la baisse : « comme d’habitude, je veux finir… pas entamé. Mais j’aimerais bien ne pas faire plus d’une heure » confie celui qui court à pied sans se prendre la tête.
Champfrémont, ce sera sa seule course de l’année. Et il en sera peut-être de même en 2018, l’année où Alain Aubert se mettra sur son 31. À nouveau pour apprécier un lieu, une équipe, une ambiance.
JMF