L’affaire a été mise à jour par la police israélienne. « Elle a alerté la police française qu‘une adresse IP d‘un ordinateur français se connectait à un site russe porteurs d‘images pédopornographiques. Elle a saisi le procureur d‘Alençon quand elle a su que cette personne habitait sur ce ressort ».
Les images mettent notamment en scène « des fillettes de moins de dix ans faisant des fellations à des hommes ».
Des enfants manipulés
L’Alençonnais travaille à Angers où il possède aussi un domicile. Les perquisitions sur ses lieux de vie ont permis aux enquêteurs de faire main basse sur 9 030 fichiers pédopornographiques et 665 vidéos « violentes et zoophiles » sur différents ordinateurs, disques durs et clés usb. « Comme si vous étiez collectionneur », lance la présidente du tribunal devant lequel l’homme de 49 ans comparaissait jeudi 27 avril pour « diffusion et détention de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique ».
À la barre, le prévenu explique son geste par le fait de « posséder quelque chose qui est interdit » avant d’ajouter qu’il n’est « pas intéressé par les photos »
La présidente pointe du doigt le fait que ces enfants « n‘ont pas conscience de la chose sexuelle et sont manipulés par les familles ou les réseaux mafieux russes. Vous êtes d‘un niveau intellectuel supérieur, vous le savez d‘autant que vous êtes allés sur ce site plusieurs heures et pendant plusieurs années. Ce n‘était pas quelque chose de ponctuel. C’était régulier. Et vous n‘avez rien effacé et tout gardé ».
« Parfois le virtuel et la technologie peuvent engendrer de graves souffrances », a signalé le procureur de la République. « Nous sommes là dans un phénomène de déresponsabilisation qui vise à dire « Je ne prenais pas conscience de ce qu‘il y avait : c‘était virtuel ». Il y a une déshumanisation de ce qu’il y a derrière un écran. Derrière des images, il y a des êtres humains, ici parfois des enfants de 4 voire 6 ans, et même parfois des relations incestueuses avec leurs parents or le viol c’est criminel. Un drame humain se joue derrière ces images et ce n’est pas que virtuel. Au-delà des images derrière, il y a un trafic international d’êtres humains. Conséquence pour les enfants de ces photos : le traumatisme qui les suit. Face à cela : un homme égoïste qui ne pense qu‘à son propre plaisir et qui à aucun moment ne se pose la question du drame qui se joue derrière »
« Transgresser les interdits »
À l’encontre de cet « homme inséré mais qui a des blessures non soignées », le procureur requiert un an avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans assortis des obligations de soins, de travail et une amende de 10 000 € d’amende.
« Mon client a la sincérité de vous dire qu‘il n‘a pas encore toutes les clés pour comprendre. Il avait la volonté de transgresser les interdits et a accompli sa sexualité à travers l‘œil, en téléchargeant ces photos mais affirme qu‘il ne prend pas de plaisir à les regarder », plaide l’avocate de la défense.
Le tribunal a finalement condamné l’Alençonnais de 49 ans à huit mois de prison assortis d’un sursis et d’une mise à l’épreuve pendant deux ans assortis d’une obligation de soins et d’une amende de 5 000 €. Son nom figure désormais au fichier des auteurs d’infraction sexuelles.