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SNCF : une usagère exaspérée

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"Des voyageurs qui doivent composer avec les retards, la suppression de certaines lignes avec ou sans préavis, les correspondances annulées sans qu’on sache pourquoi et qui nous laissent au milieu du gué à attendre un hypothétique autocar"
"Des voyageurs qui doivent composer avec les retards, la suppression de certaines lignes avec ou sans préavis, les correspondances annulées sans qu’on sache pourquoi et qui nous laissent au milieu du gué à attendre un hypothétique autocar"

“J’ai été verbalisée par un contrôleur de la SNCF pour avoir pris en gare du Mans une correspondance pour Paris dans un TGV alors que ma place était réservée dans le TGV suivant qui partait 3/4 d’heure après. Cette liberté prise un jour de faible affluence où les voitures étaient à moitié vides m’a valu d’être identifiée comme « voyageur sans billet » et sommée par le contrôleur, de m’acquitter de 75 € (soit le prix du billet que je lui ai présenté) ou de me voir infliger une amende de 160 €.

Ayant choisi la deuxième option, j’ai reçu à mon domicile douze jours après une injonction de payer l’amende sous peine de poursuites pénales. Comme la possibilité m’en était ouverte, j’ai adressé une lettre au service client de la SNCF pour expliquer les circonstances de ce départ anticipé et proposer de m’acquitter de la différence, s’il y avait, entre les prix des deux billets « afin de ne pas nuire aux intérêts de la SNCF ni aggraver le déficit généré par la foule des privilégiés qui voyagent gratuitement et par les resquilleurs patentés ».

Stricte application

Il m’a été répondu qu’en accédant au train de 14h 20 avec une réservation valable pour le train suivant, je m’étais volontairement placée dans une situation contraire aux dispositions de l’article 5 al.1 du décret N°2016-541 du 3 mai 2016 reprises dans un document homologué par le secrétariat d’Etat aux transports. Qu’en conséquence, l’infraction qui m’était reprochée était bel et bien constituée et que l’agent (assermenté devant le tribunal de grande instance) n’ayant fait qu’une stricte application des dispositions du code de procédure pénale, son comportement ne pouvait en l’espèce être remis en cause.

A sens unique

Toutefois, mon « casier ferroviaire » n’étant entaché d’aucun précédent, l’amende était ramenée à 60 €, somme réglée par chèque assorti de commentaires pour déplorer que les articles du code des transports invoqués à l’appui du réquisitoire à mon encontre n’aient pas d’équivalent au bénéfice des voyageurs qui doivent composer avec les retards, la suppression de certaines lignes avec ou sans préavis, les correspondances annulées sans qu’on sache pourquoi et qui nous laissent au milieu du gué à attendre un hypothétique autocar, en bref toutes sortes d’aléas qui ne valent généralement aucune comprensation à ceux qui doivent les subir quand bien même ils sont munis d’un d’un titre de transport dans un train identifié par un numéro, sensé partir et arriver à l’heure à la destination convenue.

Intégrisme

En comparaison, il me semble que « mon infraction constituée » qui n’a causé de tort à personne, eût mérité un traitement plus compréhensif. Tout assermenté qu’il soit, votre contrôleur a fait preuve d’un intégrisme administratif qui n’honore pas sa fonction. Le comportement professionnel que vous lui reconnaissez de par sa capacité à appliquer strictement les dispositions du code de procédure pénale aurait pu consister à m’indiquer quand je l’ai interrogé sur le quai avant de monter à bord du train, que je devrais payer le prix d’un nouveau billet plutôt que de m’engager à aller échanger celui en ma possession au guichet de la gare alors que le départ du train venait d’être annoncé. La simultanéité de ce « renseignement » et de l’annonce du départ m’a convaincue que j’avais affaire à l’un de ces agents dilettantes qui ne font pas grand cas des usagers, à l’instar de la société qui les emploie.

Pas de merci

En ramenant l’amende qui m’est infligée de 160 à 60 € en raison de l’absence d’autre infraction dont j’aurai pu me rendre coupable précédemment, vous avez cru devoir souligner le caractère exceptionnel de la réduction qui m’est accordée. Cette largesse n’appelle de ma part aucun remerciement et je reste convaincue qu’en la circonstance, l’application de l’article invoqué dans votre courrier est une pure escroquerie ».

Nota : les intertitres émanent de la rédaction.


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