« Il y a tout juste un an, je ne savais pas conduire », sourit Alizée Pottier, « et dans quelques jours, je participerais à ma première course de Rallycross », ajoute-t-elle malicieusement. En quelques mots, la jeune sarthoise qui vit à Champfleur près d’Alençon, résume l’incroyable défi qu’elle s’apprête à relever.
Samedi 29 et dimanche 30 avril, elle prendra le départ de la première étape du championnat de France de Rallycross, sur le circuit des Ducs d’Essay.
Une affaire de famille
À seulement 16 ans, après tout juste un an de conduite accompagnée et alors qu’elle ne passera son permis de conduire que dans deux ans, la lycéenne de Marguerite de Navarre à Alençon va s’élancer dans la cour et dans la course des grands. En Coupe Twingo R1, la compétition réservée aux pilotes qui effectuent leurs premiers coups de volant, Alizée se frottera à des pilotes plus âgés, mais aussi du sexe opposé. « Il y a une finale uniquement féminine mais filles et garçons s’affrontent lors des quatre manches qualificatives », explique son père.
« Les garçons ne lui feront pas de cadeau car dans un sport aussi masculin, les hommes n’aiment pas être bousculés par des filles. »
Cette perspective n’effraie pas le moins du monde l’adolescente. Depuis toute petite, ses parents Francis et Mado Pottier l’emmènent sur les paddocks du circuit des Ducs, dont le propriétaire est… son grand-père, Dominique Lunel.
Du cheval aux chevaux sous le capot
Autant dire qu’Alizée a grandi avec l’odeur de l’essence dans les narines et surtout l’envie de « mettre les fesses dans le baquet », comme elle le dit elle-même.
Son papa confirme :
« Alizée a tout de suite eu envie de participer à des courses automobiles. »
« On y réfléchissait depuis trois ans car on savait que cela serait possible à partir de ses 16 ans, l’âge minimum pour s’engager en compétition. Nous avons lancé le projet il y a tout juste un an et il se concrétise aujourd’hui. »
Alizée a trouvé ses premiers partenaires locaux, notamment en intégrant la Team Six One Racing d’Alençon, a trouvé une voiture en location et a réalisé ses premiers essais sur le circuit des Ducs il y a quelques jours. « C’était mon premier vrai cours de pilotage avec Driving Car [l'école de pilotage du circuit ornais] et les retours ont été positifs. J’ai surtout travaillé à rester linéaire dans mes trajectoires, à gérer les freinages. »
Si l’apprentissage de la technique au volant est essentiel, l’esprit de compétition est intégré depuis longtemps dans la tête d’Alizée. « J’ai fait 10 ans d’équitation dont 6 ans de compétitions et deux participations au Championnat de France. J’ai toujours été très compétitrice et je suis assez mauvaise perdante », reconnaît-elle en guise d’avertissement à ses futurs rivaux.
« Je suis fabriqué pour la compétition. Dès que je mets le casque sur la tête, je suis dans ma bulle. »
Elle pilote pour une association
Elle ne sera pourtant pas seule dans ce nouveau challenge. Sur le bord du circuit, son père Francis, qui « aurait aimé faire des courses automobiles plus jeune » assure qu’il « prendra les virages en même temps qu’Alizée ». Mado, elle, sera « plus en sueur à la fin de la course » que sa fille. Elle qui connaît très bien le milieu de l’automobile par son père Domininque Lunel, sait qu’elle aura « l’appréhension du premier virage » mais qu’ensuite « tout se passera bien ».
La jeune pilote a également souhaité mettre à profit son engagement sportif en soutenant l’association Mon cartable connecté, parrainée par Marc Lavoine. Elle a pour but de venir en aide aux enfants hospitalisés en conservant le lien avec leur école, leurs camarades et leurs professeurs.