Elle avait neuf ans la première fois qu’elle a fait remarquer que la devise de la République « Liberté-Egalité-Fraternité » n’était pas inscrite sur le fronton de l’Hôtel de ville d’Alençon. Douze ans quand elle a écrit au maire Joaquim Pueyo pour lui rappeler ce manque. Au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, à 15 ans, elle interpelle cette fois directement l’élu. Sa requête a été entendue et lundi 3 avril, la devise a été inaugurée sur le fronton de la mairie, en la présence de la jeune Alençonnaise Caroline Rousier, aujourd’hui âgée de 17 ans.
Face au terrorisme
« La réponse a été tardive” reconnaît Joaquim Pueyo.
“Quand Caroline est venue me voir au lendemain des attentats, j’ai demandé aux services techniques si cela était possible. Puis à l’architecte des bâtiments de France… C’est désormais chose faite. Nous avons découvert que face au terrorisme, qu’à trop passer sous silence cette devise, elle devenait fragile“.
Rappel républicain
C’est donc une jeune fille qui a rappelé aux élus alençonnais combien la devise de la République manquait sur ce bâtiment public. L’inscription n’a rien d’obligatoire, tant elle paraît évidente. Mais il est bon, souligne Joaquim Pueyo « de l’inscrire à nouveau dans la pierre car elle souligne le vivre ensemble ».
Ajoutant : « la première des libertés est la sécurité, je le dis avec fermeté ».
Au lendemain des violences dans le quartier de Perseigne, la remarque est lourde de sens et ce « rappel républicain » plus que jamais d’actualité.
« Fière »
De son côté, Caroline Rousier se dit « heureuse et fière ». Chez elle, les valeurs républicaines ne sont pas prises à la légère « et avec le contexte actuel, il est très important selon moi de ne pas oublier ces trois mots symboles de notre république ».