La douzième édition du Festival Jazz Orne danse est dans les tuyaux et se tiendra dans l’Orne du 14 au 28 octobre 2017. Ce festival, fruit de la Compagnie Arthur Plasschaert, a su se poser en un peu plus d’une décennie dans le paysage culturel chorégraphique normand en accueillant des artistes de renom et en jouant volontiers la carte de la proximité grâce à des villes partenaires dans le département comme Alençon, Mortagne-au-Perche ou L’Aigle où se tiendra d’ailleurs la soirée d’ouverture.
Le festival producteur de spectacles
Ce nouvel opus va se traduire par un virage pour le festival, doublé d’un réel défi. Il va devenir en effet producteur de la compagnie Difé Kako sous la direction de Chantal Loïal, que les Ornais ont déjà pu apprécier avec le spectacle Noir de boue et d’obus à L’Aigle qui a été retenu pour les célébrations du centenaire du Chemin des dames.
Nous allons avoir deux représentations de la pièce chorégraphique Po chapé qui évoque toutes les personnes qui n’ont pas la peau aussi noire que d’autres alors elles se décolorient, se blanchissent. A l’image aussi des asiatiques qui se débrident les yeux” évoque Loïc Le Page de la Compagnie Arthur Plasschaert.
En parallèle de ce projet de co-production, la compagnie se penchera sur Cercle et demi-cercle au carré qui traite des métissages dansés, de la culture populaire des Caraïbes où les danses européennes ont été appropriées pour générer un incroyable melting-pot culturel.
Une soixantaine d’artistes en résidence
On ne peut que constater qu’en Europe l’approche du “vivre ensemble” n’est pas gagnée. “Elle ne s’est pas faite en un jour mais elle peut se défaire très rapidement”. Alors, la démarche de la chorégraphe permet de s’interroger sur la différence. C’était déjà le cas avec Noir de boue et d’obus, ce sera encore le cas avec Po chapé.
En étant dans l’esprit d’une co-production la compagnie maîtrise davantage les coûts “sinon il faut savoir qu’une production complète est de l’ordre de 250000 € !” Le défi n’en reste pas moins de taille : il faut trouver des lieux de répétition, un plateau, des hébergements… on parle-là d’une soixantaine d’artistes, des intermittents, des bénévoles, des salariés. Sur scène, de cinq à sept artistes se produiront.
Une toute autre dimension et un futur Centre se dessine
Nous avons déjà assuré des co-productions” relate Loïc Le Page. “Mais celle-ci est sans commune mesure avec ce que nous avons pu faire jusqu’à présent. Notre objectif est de mettre l’accent sur le coeur de métier de la Compagnie Arthur Plasschaert et, au-delà, de dessiner les contours d’un futur Centre de développement chorégraphique dans l’Orne mais qui aurait une dimension régionale. Douze années de festival nous donnent une légitimité et nous connaissons beaucoup de transversalités avec d’autres disciplines comme la musique, les percussions, etc. Avec d’autres structures dans la région également”.
Jazz Orne danse espère en effet, par cette nouvelle dimension, signer des conventions avec le Centre chorégraphique de Caen ou bien tisser des synergies avec d’autres festivals comme Jazz sous les pommiers par exemple.
Une carte privilège
Dans leurs cartons les responsables du festival ne manquent pas d’idées comme la création d’une carte privilège permettant des tarifs réduits et qui pourrait servir aussi pour les saisons culturelles. Ils pensent aussi à un partenariat avec le Off d’Avignon et surtout veulent développer leur réseau des guichets dans le département.
■ Pratique : Festival Jazz Orne danse, sur tout le département, du 14 au 28 octobre 2017. Toute la programmation ICI