Lundi 4 janvier, deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe ont été agressés par un détenu, vers midi, au moment de la distribution des repas. « Il leur a mis sous la gorge une lame artisanale », explique Emmanuel Baudin, délégué régional FO pénitentiaire. « Il les a pris en otage, molestés, menacés de les égorger ».
« Il a fallu l’intervention de collègues qui ont détourné l’attention de l’agresseur pour que les deux agents sortent de la cellule où a été enfermé le détenu avec son arme. » Ce dernier a été maîtrisé par les Eris (Équipes régionales d’intervention et de sécurité), venues de Rennes, et placé en quartier disciplinaire.
« C’est la veille, après qu’il a saccagé une cabine téléphonique, qu’il aurait fallu le mettre en quartier disciplinaire », pointe Emmanuel Baudin. « Il était dans une cellule confinée pour être rentré deux fois en retard de permission. »
« Cela montre la gestion catastrophique de cet établissement. Les surveillants sont devenus les porte-clés, les grooms des détenus. Il faut que ça cesse. Cette prison reçoit 80 % de détenus qui ont été exclus des autres centres pénitenciers. On va se réunir avec les autres organisations syndicales car on ne veut plus que les surveillants aillent au travail avec la boule au ventre. »
Quant aux surveillants agressés, le premier a été arrêté une journée, l’autre quinze jours. « Ils sont très choqués », précise le responsable syndical.