Élise Bouilly est une karatéka de très bon niveau. Elle est même la meilleure de Normandie puisque, dimanche 5 février, elle est devenue championne régionale en catégorie senior (- 55 kg). À seulement 20 ans, c’est son deuxième titre de ce genre parmi les adultes. Celle qui a débuté le karaté dès l’âge de 6 ans en a déjà gagné plusieurs dans les catégories jeunes.
En revanche, un autre challenge l’attend. Ce samedi 4 mars, à Forges-les-Eaux, elle tentera de se qualifier pour les championnats de France en terminant parmi les deux premières des interrégions. « Pour elle, la qualification est vraiment un objectif », commente Régis Donnet, le président du Karaté-do Self Défense d’Alençon (KSDA).
Le sport, une affaire de famille
Là encore, elle s’est déjà qualifiée aux « France » à de nombreuses reprises plus jeune. « Ma meilleure performance est d’avoir terminé cinquième. C’était en juniors », se souvient-elle. Mais Élise sait qu’il sera compliqué de faire aussi bien dans la catégorie supérieure.
« Le niveau en senior est forcément plus élevé. Les combattantes ont plus d’expérience alors je travaille beaucoup sur ma réactivité, mon explosivité et l’anticipation. »
Si l’Alençonnaise parle comme une sportive de haut niveau, c’est qu’elle a une certaine expérience en la matière. Car dans la famille Bouilly, on est plutôt du genre sorties course à pied ou journée karaté, que match de foot à la télé. Le papa Franck et le grand frère Adrien sont eux-mêmes ceintures noires de la discipline. Une ceinture noire qu’Élise a décrochée à seulement 15 ans, alors qu’il faut avoir au moins 14 ans pour pouvoir la porter…
Hand, rugby, boxe…
Le sport, son frère Adrien en a même fait sa profession. Il est aujourd’hui préparateur physique à Caen, où il travaille notamment pour le pôle espoir du club de hockey sur glace, après avoir eu ce rôle au club de foot de l’US Alençon l’an dernier.
Mais Élise ne pratique pas seulement le karaté. En termes de sport, elle est ce que l’on appelle une « touche-à-tout ». Au sens littéral du terme puisqu’elle est presque exclusivement attirée par les sports de contact. Elle sourit :
« J’ai toujours été une bagarreuse. »
Ceux qui fréquentent le club de l’EASG l’ont déjà vu sur les terrains de handball avec l’équipe qui évoluait en prénationale l’année dernière. « Cette année, je fais une pause pour mes études ». Mais alors que beaucoup de jeunes sportifs arrêtent de pratiquer leur sport au profit de leur vie estudiantine, Élise en profite pour… « s’essayer au rugby à 7 ». Bien sûr, elle poursuit également la pratique du karaté et a même fini troisième du championnat interrégion universitaire en janvier.
Mais la pensionnaire du KSDA ne fait pas que « s’essayer » à de nouveaux sports. Elle gagne aussi. Après avoir « découvert la boxe française (également appelée ’savate’) en première année de faculté », Élise a choisi cette option en deuxième année, a participé au championnat universitaire et l’a remporté ! « Mais aux championnats interacadémiques, j’ai rapidement perdu. » Pourquoi ?
« De vieux réflexes du karaté sont revenus et j’ai fait des erreurs. La boxe française est un sport de touche, pas de frappe comme le karaté… »
Ses premiers amours ne s’oublient pas aussi facilement.