Dans la boîte à pharmacie, les médicaments ont tendance à s’entasser. C’est notamment le cas lorsque le traitement prescrit par le médecin n’est pas suivi jusqu’au bout, quand la boîte contient plus de pilules que la quantité prescrite ou quand les comprimés, sirops ou crèmes utilisés en automédication dépassent leur date de péremption. Or, stocker trop de médicaments chez soi peut entraîner des risques d’intoxication en favorisant la confusion médicamenteuse chez les personnes âgées ou en réutilisant certains traitements sans avis médical. Il ne faut pas hésiter à se renseigner auprès de son pharmacien en cas de doute sur quel produit garder ou pas. « Les médicaments sont utiles, ne les rendons pas nuisibles », assène l’association Cyclamed, éco-organisme chargé de la collecte des médicaments non utilisés. Selon elle, 80 % des Français déclarent rapporter leurs vieux médicaments aux pharmaciens, à raison d’une ou deux fois par an. L’idéal serait de le faire à la fin de chaque traitement et même s’il n’en reste que très peu.
►Ne pas jeter
Les pharmaciens ont en effet l’obligation de les accepter mais, depuis le 1er janvier 2016, vous devez au préalable séparer les emballages cartonnés et notices en papier pour les mettre avec vos déchets recyclables (poubelles ou sacs jaunes). Ainsi rapportés, comprimés, gélules, pommades, sirops, etc. suivent un dispositif sécurisé. Ils sont déposés dans un carton robuste et étanche puis pris en charge par les grossistes répartiteurs en pharmacie qui disposent d’un conteneur spécifique. Une fois plein, celui-ci est relevé puis orienté vers une unité de valorisation énergétique. Contrairement aux idées reçues, les médicaments non utilisés ne sont pas envoyés vers les pays émergents à des fins humanitaires. C’est interdit depuis 2008 en raison de problèmes sanitaires dus à de nombreux trafics. Ils sont brûlés dans des centres d’incinération des déchets ménagers, équipés d’un système de récupération de chaleur. Une solution encouragée par les pouvoirs publics car, si vous les jetez à la poubelle ou si vous videz les solutions liquides dans l’évier, des résidus peuvent ensuite polluer les sols et l’eau potable. Le meilleur moyen d’éviter les risques et de faire des économies pour la Sécurité sociale serait sûrement de réduire, à la source, la quantité de médicaments non utilisés, en instaurant la vente de comprimés à l’unité comme c’est le cas en Grande-Bretagne. En attendant, 12 100 tonnes de médicaments sont incinérées chaque année en France, soit 185 grammes par habitant.
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