4 septembre 1666, Londres est la proie des flammes ! Alors que les spéculations sur l’incendiaire vont bon train, Alexandre de Bastan et André de Guillebert, son apprenti, fuient la ville, ils emportent avec eux les plans britanniques pour la future guerre contre les Pays-Bas. Dans un affrontement avec des gardes anglais, Guillebert est mortellement blessé. De retour en France, Alexandre de Bastan va pleurer son compagnon et trouver du réconfort auprès de sa fiancée Eloïse de Grainville. Celle-ci est l’apprentie de Madame Locuste, maîtresse de d’Artagnan et spécialiste des poisons.
Comme dans le précédent volume, s’il n’est pas le personnage principal, d’Artagnan est bien présent mais nous sommes loin du sémillant cadet de Gascogne dont parlait Alexandre Dumas. L’homme a pris de l’âge, toujours geôlier de Fouquet qu’il accompagne dans ses différentes prisons, il est devenu carriériste. Son caractère s’est aigri à n’être que l’exécutant des basses œuvres de la Couronne et il ne dédaigne pas les intrigues. A trop fréquenter le pouvoir, l’homme s’est gâté et la charge de « capitaine des petits chiens du roi, courant le chevreuil » lui semble indigne de ses qualités. Il vise plus haut mais le frère de Colbert lui fait de l’ombre…
Manœuvrant habilement entre fiction et réalité, les auteurs nous présentent une galerie de personnages dévorés par les sentiments comme l’idéaliste de Bastan ou par la cupidité ou l’ambition. Hormis les costumes et les décors (superbes par un dessin criant de vérité) l’on pourrait croire assister à une confrontation politique actuelle.
François Membre