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L’Ordre des médecins soutient les urgentistes d’Alençon

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Au sein de l'Ordre des médecins, les docteurs François Chareton, Jean-Michel Gal, président, et Raymond Henry se battent pour l'attractivité du territoire. -
Au sein de l'Ordre des médecins, les docteurs François Chareton, Jean-Michel Gal, président, et Raymond Henry se battent pour l'attractivité du territoire. -

Face à la situation des Urgences au centre hospitalier d’Alençon-Mamers, ils ne pouvaient pas rester silencieux. Le Conseil départemental de l’Ordre des médecins et l’Association des Praticiens pour la Permanence des Soins et des Urgences (APPSUM 61) ont tenu à réagir.

Jean-Michel Gal, président du Conseil de l’ordre des médecins de l’Orne, explique :

« En tant qu’acteurs territoriaux de santé, nous devons alerter la population et interpeller les élus sur la compromission de l’avenir de la médecine d’urgence dans l’Orne et de ses conséquences sur l’offre de soins. »

Quatre démissions en 20 mois

Cette réaction fait suite à la démission de deux chefs de service au sein des Urgences d’Alençon. Julien Trotel, directeur médical du Samu (Service d’Aide Médicale Urgente), et Aurore Destré, chef du service des urgences du centre hospitalier d’Alençon, las de « s’épuiser sans être écoutés » par leur direction ont posé leur démission mardi 31 janvier (voir OH du 7 février). « Cela se traduit par une aggravation de la diminution du nombre de médecins urgentistes de près de moitié avec un record de démission de quatre chefs de service en 20 mois. Cela interpelle », s’exclame le Dr Raymond Henry, à qui les deux chefs de service démissionnaires avaient succédé en décembre 2015.

« Nous leur apportons notre soutien et lançons un cri d’alerte auprès de tous les Ornais qui verront leur offre de soins se dégrader », continue le Dr Jean-Michel Gal.

Les médecins libéraux estiment que la direction n’a pas respecté les accords de sortie de grève, après un mouvement qui avait duré 71 jours. Les moyens actuels devaient être validés, les équipes stabilisées et des groupes de travail devaient se mettre en place. Ces derniers n’ont « jamais été activés ».

1 500 personnes non prises en charge

Pire, selon eux, « un document récent produit par cette même direction et envoyé à l’Agence Régionale de Santé (ARS) sans concertation avec les chefs de service préfigure que les appels d’urgence (15 et 18) des Ornais ne seront plus traités à Alençon la nuit. » Ils le seront au Samu de Caen ou de Rouen. De même, « il n’y aura plus aucune permanence des soins des médecins libéraux dans notre département. »

« Faudra-t-il consulter les médecins généralistes des départements limitrophes ou se ruer sur les services d’Urgences déjà asphyxiés ? »

D’après eux, l’intention de la direction est claire : supprimer une équipe de Smur et de ce fait l’hélicoptère. D’après leurs estimations, ce sont ainsi près de 1 500 personnes gravement atteintes qui ne pourront plus être prises en charge chaque année.

« Les Ornais doivent bien avoir conscience que leur santé est en jeu ».

Déjà fragile, l’Orne perd en attractivité

Quelles sont donc les motivations de la direction ? « Elles apparaissent éminemment financières. Face à une dette croissante et malgré les suppressions de postes et les fermetures de lits, la direction estime que le Samu/Smur doit payer sa dîme. »

L’ordre des médecins s’inquiète de voir cette situation aggraver encore la baisse du nombre de médecins dans le département. « Nous faisons face à une crise démographique provoquée. D’un côté, nous nous battons pour conserver une certaine attractivité de notre territoire, de l’autre la direction de l’hôpital va à contre-courant en poussant les jeunes médecins à partir. » Ils précisent : « le management et le peu de considération de la direction du Centre hospitalier pour le travail du personnel envoient des signaux négatifs aux jeunes médecins. » Depuis plusieurs années, la politique menée pour favoriser l’attractivité du département commençait pourtant à porter ses fruits : création d’une cellule démographique, permanence des Soins Ambulatoires performante, accueil des internes, création de 5 pôles de santé (7 sont en projet)… « L’avenir du Samu Centre 15 et du Smur d’Alençon a été mis à mal par un consensus bafoué », lâchent-ils. Or, selon François Chareton :

« Si un domino s’effondre, il risque de faire tomber tous les autres. »

Désolé de constater que le dialogue est rompu avec la direction de l’hôpital et avec l’ARS, l’Ordre des médecins estime qu’il « devient urgent de changer de management », ou « de réfléchir au transfert du Samu-Smur vers un autre établissement ornais. » L’hôpital d’Argentan serait alors une solution.


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