« J’ai déjà fini les 61 km d’Écouves, j’ai une expérience sur marathon (1), je m’en sens capable car j’ai fait une bonne préparation. La Saintélyon, c’est une course qui fait peur mais sans faire peur, car c’est accessible ». À 34 ans, Nicolas Moisseron allonge la distance et il était au départ de la Saintélyon, dimanche 6 décembre à zéro heure.
« Jamais à l’abri »
Au menu (cette année), 72 km entre Saint-Étienne et Lyon, et quasiment 2 000 mètres de dénivelée positive. Mais surtout une course de nuit, en décembre donc.
Il pouvait pleuvoir, geler, neiger, venter… Une chose est sûre : il ne pouvait pas faire 35° à l’ombre, ni dans le Forez ni au bord du Rhône.
« J’y vais sans trop de stress », annonçait le licencié à l’A3 Alençon : « mon seul doute, c’est mal négocier le coup dur car on peut être bien durant 40 kilomètres et ramer ensuite durant trente bornes… On n’est jamais à l’abri d’une défaillance. Notamment de ne plus pouvoir s’alimenter. Or, une machine sans essence n’avance plus. Et puis la nuit, il faut faire attention où l’on met les pieds. C’est le charme de la course ».
Son objectif annoncé ? « Je le fais avec mon beau-frère Clément Ramond. On est du même niveau et on espère mettre 8 heures. C’est jouable. Si c’est plus, tant pis. Si c’est moins, ce sera super », répondait celui qui s’est préparé durant deux mois et demi à raison de quatre entraînements de 20 à 25 km par semaine, soit 80 à 100 bornes hebdomadaires. Une préparation quasi professionnelle de la part de quelqu’un qui court encore les 10 km en 36 minutes (2), et qui devait lui permettre de finir sans encombres. Ce qu’il a fait en 8h29.
Et maintenant ? « Je referai un marathon en 2016, pour espérer faire mieux que 2 h 47 ». Un cent bornes ? « Je ne m’en sens pas capable, aujourd’hui ». Des courses rêvées ? « Il y a le tour du Mont-Blanc, la Diagonale des Fous à la Réunion, mais… 160 km, aujourd’hui, je ne m’en sens pas du tout capable. On va faire cette Saintélyon puis analyser, mais ces courses… je ne dis pas non ».
JMF
Nota. La Saintélyon, c’est 35 % de bitume et 65 % de sentiers. Départ le premier dimanche de décembre à zéro heure.
(1) Il en compte cinq à son palmarès : Mont-Saint-Michel, Caen et trois fois La Rochelle.
(2) Record à 34’10
