Il y a trois ans, Benoît et Hugo Poulet formaient encore le plus jeune équipage de leur discipline en France. Une distinction dans un sport peu commun.
Les deux frères pratiquent le side-car cross. « C’est comme le moto-cross, mais en équipe », tente de résumer Hugo, le plus jeune frère.
Sport à risques
C’est surtout un sport particulièrement impressionnant, où trente équipages tentent, à chaque course, de prendre le meilleur sur leurs adversaires sur un terrain identique à celui du moto-cross. Autant dire que les virages sont serrés et que les concurrents jouent des coudes pour se frayer un chemin. Un sport de casse-cou assumé qui « en fait voir de toutes les couleurs » à la mère des frères Poulet.
Hugo occupait il y a encore peu de temps le poste de passager, « une tâche qui demande énormément d’efforts physiques », pendant que son frère maniait le guidon de la moto-cross.
« Le rôle de passager est très important car il doit faire contrepoids pour tourner dans les virages. Sans cela, c’est la chute assurée ».
Passion paternelle et fraternelle
C’est d’ailleurs l’une de ces chutes qui a obligé Hugo à se faire opérer de l’épaule droite et aux deux frères d’inverser leur rôle. « Je ne peux plus être passager car mon épaule est trop fragile », justifie celui qui prend donc désormais les commandes du bolide pendant que Benoît se charge de faire la balance.

Leur passion commune, les deux frangins la tiennent de leur père, lui-même amateur de sports motorisés et qui participait plus jeune au championnat de France de Quad cross.
Attirés tous les deux par le motocross, Hugo et Benoît ont rapidement ressenti l’envie de faire équipe.
« Nous sommes très complices, depuis toujours. Ce qui est un véritable avantage dans le side-car car la bonne entente entre les coéquipiers est primordiale. Il faut se faire confiance presque aveugle. »
Complicité à toute épreuve
Malgré l’enjeu des compétitions, cette complicité à toute épreuve ne s’est jamais érodée. Hugo l’assure :
« Entre nous, il n’y a pas de dispute. Cela a toujours été comme ça dans la vie, c’est toujours le cas dans le sport. »
« Notre passion nous réunit et nos caractères se complètent. Lui est quelqu’un de calme, de posé. Moi j’ai tendance à être plus nerveux, plus stressé par la compétition. »

Chaque année, l’équipage de la famille Poulet, « le seul 100 % Alençonnais et le seul de l’Orne a participé aux compétitions », concourt au trophée du Grand Ouest et à quelques épreuves du championnat de France. L’année dernière, avant la blessure d’Hugo, les frères ont participé à une épreuve nationale, où ils ont terminé 13e sur 30, et même à une course internationale face « aux meilleurs équipages du monde » (21e/30).
En 2017, la saison reprendra en mars. Ils espèrent s’aligner sur les dix épreuves du trophée Grand Ouest, et sur deux étapes du championnat de France, dont celle de Torcé-en-Vallée près du Mans, où ils sont licenciés. Leurs objectifs : atteindre le top 10 du trophée Grand Ouest et terminer dans le top 20 sur les deux épreuves du championnat de France.
Un coup de pouce de la Ville
« Il est malheureusement impossible pour nous de tout faire, d’abord car nous avons chacun nos activités et puis car il est difficile de suivre financièrement ». Le side-car est un sport dangereux, et demande une assurance qui coûte cher. « Nous cherchons d’ailleurs des partenaires. Financièrement ou non, toute aide est bénéfique. »
L’équipage a récemment obtenu un coup de pouce de la Ville d’Alençon. Lors des vœux du maire, ils ont reçu une aide de 1 000 € pour « faire découvrir et initier le public à la pratique du side-car. »
Pour « faire connaître ce sport méconnu », les frères encouragent à assister à une épreuve et adressent un message : « le spectacle sera assuré, c’est une certitude ».