Pour « faire face à l’effondrement de certaines spécialités », le CHIC (Centre hospitalier intercommunal) Alençon-Mamers va « offrir de manière encore plus intensive à la population une offre renforcée en ophtalmologie », a annoncé le directeur Yves Geffroy lors de la cérémonie des vœux, vendredi 20 janvier. En 2016, deux ophtalmologues ont été recrutés : « La chirurgie ophtalmologique va pouvoir être de nouveau pratiquée et un 3e voire un 4e ophtalmologue pourraient rejoindre l’équipe », se réjouit le directeur.
Bâtiment dédié aux « spécialités de ville »
L’ex-bâtiment de la pédiatrie sera investi fin avril pour regrouper les nouveaux praticiens qui bénéficieront de matériel neuf. Deux dentistes, également recrutés en 2016, seront installés dans ce même lieu, légèrement à l’écart des locaux centraux du centre hospitalier : « L’idée est de mettre en place une vraie cohérence dans la répartition des services, et un accès facile aux spécialités de ville qui font défaut ».
Le service ORL (oto-rhino-laryngologie) a lui aussi été renforcé, et un cinquième gynécologue est arrivé le 2 janvier. Via un cabinet de recrutement espagnol, 11 praticiens ont ainsi rejoint les équipes du CHIC. L’objectif est d’en recruter 24 :
« Cela nous permet, petit à petit, de reconstituer des équipes qualifiées et adaptées en diabétologie, cardiologie, pneumologie, gynécologie-obstétrique, pédiatrie, chirurgie viscérale, soins de suite, médecine et gériatrie », liste le directeur.
Côté investissements immobiliers, un nouveau pôle de personnes âgées sera construit en remplacement de celui des Pastels et la direction travaille sur « la mise en œuvre prochaine d’une unité de soins intensifs neuro-vasculaires de quatre lits ».
Des crédits ont été obtenus pour la création d’un nouveau centre d’hémodialyse : il verra le jour sur un étage ou l’espace a été réorganisé et comptera désormais 20 postes (contre 12 précédemment). Un service de réanimation sera par ailleurs installé dans une construction neuve (le bâtiment s’étendra devant les urgences). Les deux services devraient être opérationnels fin 2018.
Samu/Smur : « pierre angulaire »
Des réaménagements qui permettront de libérer 700 m2 au rez-de-chaussée du centre hospitalier : « Ils accueilleront les urgences pédiatriques ». Le CHICAM continue donc de se restructurer, « pan par pan » :
« Cela donne parfois lieu à des réticences ou des phénomènes épidermiques dans la mesure où certains acteurs considèrent qu’ils ne sont pas ou ne doivent pas être concernés et que c’est aux autres de faire des efforts », tacle Yves Geffroy.
Allusion au conflit ayant opposé Smur et direction pendant deux mois et demi ?
Le président de la CME (Commission médicale d’établissement), lui, l’a clairement évoqué : « Contrairement à ce que l’on a pu lire dans la presse, le directeur Yves Geffroy a joué un rôle considérable dans la résolution du conflit », signale Benoît Thiphagne.
« Tout n’est pas réglé. Les commissions se mettent en place et nous allons reparler du sujet avec calme et rigueur », poursuit-il. Car le Samu-Smur est « la pierre angulaire du CHIC ».
Joaquim Pueyo, député-maire d’Alençon et président du conseil de surveillance en 2016, a lui aussi permis d’avancer sur le sujet. Il s’est également mobilisé pour « débloquer des crédits auprès de l’ARS et de l’État ». En 2017, c’est le maire de Mamers, Frédéric Beauchef, qui prendra le relais : « Vous pourrez compter sur nous. L’hôpital c’est le service public, c’est ici qu’on rencontre l’humanité », conclut J.Pueyo.