“Lorsque l’on prépare l’allocution annuelle des vœux, on pense qu’elle pourrait être la dernière. Puis, un accident, une maladie surviennent et, soudain, vous découvrez qu’il vous restait des choses à dire ou à transmettre. Pour être profondément sincère, c’est cet état d’esprit qui a nourri ma pensée en écrivant ces lignes”. C’est par ces mots qu’Alain Lambert a ouvert la cérémonie des vœux du Conseil départemental de l’Orne, lundi 9 janvier, face à une large assemblée.
Puis le président du Département s’est étendu sur “la révolution des modes de vie” : “Dans ce monde nouveau, nos chances sont immenses, à nous de les saisir”. Avant d’inviter à ne pas “esquiver les risques, afin qu’ils ne ruinent pas nos chances”.
Et l’ancien ministre délégué au Budget de vilipender, au passage, “le risque le plus emblématique : la bureaucratie”.
“Il nous faut entrer en résistance contre ce signe clinique, symptomatique de la peur, qui nous fait croire que le papier tiendra lieu de bouclier. A la vérité, il nous faut en finir avec cette bureaucratie galopante dans laquelle notre pauvre pays est en train de s’étouffer, en se couvrant de ridicule, à la face du monde. (…) Je vous avoue avoir eu honte parfois, que l’on se moque de la France et de son hystérie bureaucratique. Cela nuit à notre image, à notre attractivité”.
En ce début d’année, Alain Lambert appelle donc “à combattre, tous ensemble, au niveau départemental, cette bureaucratie inutile. D’où qu’elle vienne ! (…) Voilà un challenge que nous pouvons réussir ensemble : devenir le département de France le moins bureaucratique”.
Autre ambition du président du Conseil départemental de l’Orne pour 2017 : “Faire éclore une société du bon sens. Une société qui ne se laisse plus ballotter par un tourbillon de textes, d’informations imbéciles. Une société qui garde les pieds sur terre et maintient le cap de son existence en toute conscience”.
Enfin, selon Alain Lambert, le “dernier risque qu’il faut absolument conjurer” est “celui de la dislocation de notre département. Aucun territoire infra-départemental n’a la taille démographique, économique et politique pour se défendre seul, et moins encore pour se développer. Toutes les tentatives d’alliances séparées avec des voisins, ou avec des plus grands que nous, nous transformera immédiatement en supplétifs. Et nous privera immédiatement de notre liberté”.
Avant de conclure : “Je vous demande de croire que cette conviction de l’utilité des départements, pour une population de notre taille, n’est pas liée à ma fonction de président. Je réfléchis au contraire à la transmettre, au moment qui sera le plus opportun. Mon avis est totalement désintéressé. Les titres, les honneurs, les fonctions m’indiffèrent. Pire, cela me pèse. Je souhaite simplement vous dire, en conscience, sur le fondement de ma longue expérience, que nos structures de proximité sont les seules qui tiennent encore la société debout. En 48 heures, une démocratie peut s’évanouir. Que reste-t-il alors pour protéger notre population ? Sinon nos collectivités de proximité, ancrées dans notre territoire, dans son histoire, et seules garantes de son avenir et de son harmonie”.
Questionné sur son éventuelle démission, à l’issue de ses vœux, Alain Lambert a rappelé qu’il avait annoncé que “cette mandature est celle de la transmission de la présidence, ce qui ne signifie pas que je quitterai le Conseil départemental”. A l’été ? “Ou au printemps ou à l’automne ou à une autre date”.