Les corsets, Hélène Girardin est tombée dedans dès l’âge de 14 ans ! Un vrai coup de foudre pour cet accessoire de mode « qui n’a jamais disparu de la circulation, bien au contraire, alors qu’on entend pourtant régulièrement qu’il revient sur le devant de la scène » relève cette jeune créatrice aujourd’hui âgée de 24 ans.
Une passion pour les corsets
Ce déclic de l’adolescence ne l’a jamais quitté. A 14 ans, elle achète son premier corset, en ligne car, vivant à Saint-Pierre-et-Miquelon, difficile de faire un shopping sur cet archipel austral de 6000 âmes.
Ce corset, façonné par une jeune créatrice l’inspire et lui donne l’envie d’en créer elle-même.
Durant un an elle pratique intensivement la couture pour en apprendre les rudiments. Elle se met tout aussi assidûment à l’anglais pour potasser des ouvrages spécialisés qui lui permettent de mieux connaître les costumes historiques. A 15 ans elle a déjà une belle maîtrise des termes techniques et des gestes de façonnage.
Les costumes d’un téléfilm
Elle part un an au Canada voisin puis s’inscrit dans une école spécialisée dans le Jura mais, peu satisfaite au final par la filière elle met le cap sur Toulouse pour passer un diplôme des métiers d’art de costumière-réalisatrice. Une formation sur deux ans où elle alterne divers stages notamment à Vancouver.
Diplôme en poche elle se pose la question de son avenir et, comme elle avait des amis près d’Alençon, elle décide de s’y installer avec son conjoint.
La voici dans le grand bain de l’entrepreneuriat avec sa marque Hélène Girardin. Elle n’a guère le temps de se poser car elle est rapidement sollicitée par des particuliers mais aussi des professionnels comme pour la réalisation des costumes de L’Isthme de Langlade qui devrait être diffusé sur France télévision en janvier sous la direction du réalisateur normand Patrick Viret. Elle y est totalement dans son élément avec ces costumes hommes et femmes du XIXème siècle, sa période de prédilection, « la création y était d’une incroyable richesse et d’une grande imagination ».
La création historique pure impossible
Plus récemment, c’est une association de Mamers qui l’a contactée pour des costumes de gendarmes napoléoniens : « Cette fois il faut d’abord effectuer tout un travail de recherche et de documentation, c’est passionnant. Mais la création pure est aujourd’hui quasiment impossible, avec le coût des matériaux on atteindrait des sommes astronomiques ».
Son dernier projet : l’épisode pilote d’une web série L’Incroyable Odyssée, un mix de toute la pop culture, un pur délire de fans dans lequel elle a pu laisser exprimer son talent.
► Des corsets plus répandus qu’on ne le croit
Hélène ne se lasse pas de créer des corsets et de laisser libre cours à son imagination. Des plus sobres aux plus exubérants comme avec cette toile imprimée inspirée de Bruegel, elle est dans le sur mesure.
Au fil des siècles et des modes, le corset s’est fait plus fluide, plus épuré, tantôt japonisant tantôt newlook, gothique, punk, classé dans la culture underground, burlesque… il est l’objet de tous les fantasmes.
Un anti-dépresseur !
En dix ans de pratique, Hélène l’a apprivoisé, elle le visualise même différemment en abordant l’approche corporelle en 3D :
Ce qui est fascinant c’est qu’il est porté par des femmes mais aussi des hommes et pour des raisons extrêmement variées. Cela va de l’intérêt médical pour soutenir le dos, avoir un ventre plat, bénéficier d’une modification corporelle temporaire… Mais, en corrigeant sa posture, certain(e)s reprennent confiance en eux, vont jusqu’à soigner une dépression. »
Le corset peut alors se faire armure, loin de ce qui était synonyme autrefois de torture imposée par une société enfermant les femmes dans un carcan.
L’Orne a connu une fabrique de corsets célèbre, les Corsets Chabaud à L’Aigle qui ont fermé en… 1983 après 105 ans d’existence.
La boutique en ligne d’Hélène ICI