Palais des Tuileries à Paris, le 10 Août 1792.
Le peuple s’attaque au palais. La troupe pactise avec les insurgés. Le roi ne peut compter que sur les Gardes Suisses pour protéger le départ de la famille royale.
Le colonel La Buissonière demande à son jeune fils, Amaury, d’aller à l’ambassade de Russie où il y retrouve sa tante Eléonore qui le met en sécurité. En partant, l’enfant a le temps de voir que son père a été tué par le peuple.
Austerlitz, le 2 décembre 1805. Le lieutenant Amaury La Buissonière, des Chevaliers-Gardes de l’armée russe, charge avec ses hommes contre les soldats français.
Récit historique, cet album va plus loin que la simple description de cette bataille avec le choix des deux principaux personnages –combattant dans des camps antagonistes– porteurs d’une vision différente de la France. Comme déclare l’auteur, « La Bérézina [est un] récit construit sur un récit d’amitié entre deux Français aux idées opposées. Pourtant, ils se savent appartenir à la même nation ».
Appartenir à la même nation ! Qu’est-ce qui fait que l’on est Français ? Cette question renvoie à une autre fondamentale : qu’est-ce que la France ? Etre Français, c’est en partager les valeurs mais qu’elles sont-elles ? La France est-elle la propriété d’une dynastie, d’un homme, d’un clan ou d’un parti ?
Ces questions renvoient à un débat brouillon et mal géré, lancé en 2009 par le Ministre de l’Immigration qui ne déboucha que sur des invectives alors que cet album apporte d’intelligents éléments de réponse. Bien sûr, tout n’est pas dit et la définition exacte reste à trouver.
François MEMBRE