Quantcast
Channel: actu.fr - Toute l'information nationale, régionale et locale.
Viewing all articles
Browse latest Browse all 47515

Samedi 10 décembre : Orn’en ciel fête ses 10 ans

$
0
0

L'association fêtera ses 10 ans au Babouchka, le 10 décembre
L'association fêtera ses 10 ans au Babouchka, le 10 décembre

Vous étiez là, à la genèse d’Orn’en ciel. Êtes-vous fière de voir l’association fêter ses 10 ans ?

« Très fière ! L’association permet de faire bouger les choses, d’agir localement contre l’homophobie et, plus largement, contre toutes les formes de discrimination. Orn’en ciel s’est fait une place. L’association est connue et reconnue dans le département, elle a tissé des liens avec de nombreux partenaires. Nous avons commencé l’aventure avec un noyau de trois ou quatre personnes. Aujourd’hui, une trentaine de membres actifs s’investit dans l’association ».

Comment est née Orn’en ciel ?

« François Vandenberghe, le premier président de l’association, avait publié des annonces pour proposer aux personnes homosexuelles de se retrouver à Alençon. Les premiers rendez-vous avaient lieu au Shetland (devenu Le Bouche à Oreilles, ndlr) et nos activités étaient relayées par l’association mancelle Homogène. En 2006, on a voulu voler de nos propres ailes et créer notre association LGBT, une première dans l’Orne ».

Une sorte de coming out pour vous ?

« Pour l’équipe, créer une association voulait dire afficher nos têtes dans les journaux. Pour la plupart d’entre nous, l’entourage professionnel n’était pas au courant de notre orientation sexuelle. À ce moment, nous avons été en quelque sorte légitimés publiquement, et les choses sont devenues plus simples. La naissance de l’association a été très bien accueillie, notamment par la Ville, qui nous a soutenus dès le début ».

Une de vos missions est la lutte contre l’homophobie. Malgré l’évolution des mentalités, cette dernière est toujours présente ?

« Oui, et c’est pour cette raison que nous intervenons en milieu scolaire. Pour prévenir l’homophobie chez les plus jeunes, dans les collèges et les lycées. Nous avons des bénévoles formés par SOS homophobie, et la demande côté établissements scolaires grandit chaque année. En 2016, nous sommes intervenus une dizaine de fois dans l’Orne. Nous avons constaté que l’homophobie était souvent liée à la peur du féminin, que les rapports filles – garçons étaient brouillés, que la communication était difficile. Nous abordons donc la discrimination de manière générale, apprenons à respecter l’autre et ses différences ».

À Alençon et ses alentours, territoires plutôt ruraux, est-il plus difficile d’assumer son homosexualité ?

« Bien vivre son homosexualité dépend de beaucoup de paramètres, qui dépassent l’endroit où l’on vit. Il y a d’abord l’homophobie intériorisée : si la personne ne s’assume pas elle-même, elle souffrira, où qu’elle soit. Il y a aussi la réaction de la famille, et la société, plus ou moins bienveillante. Ce qui est plus difficile dans l’Orne, c’est l’isolement : si une personne souhaite trouver de l’aide, s’entourer, c’est bien sûr plus compliqué que dans une grande ville. Mais, moi qui suis fille d’agriculteurs, j’ai tendance à penser que l’intelligence et l’ouverture d’esprit ne sont pas restreintes en campagne. Au contraire ».

Pour rompre cet isolement, que propose l’association ?

« Un rendez-vous régulier, le deuxième mardi de chaque mois, au bar Le Carnet de route, à Alençon. J’ai vu beaucoup de personnes y retrouver le sourire et pour la première fois se sentir à l’aise, parler librement ».

Si la loi sur le « mariage pour tous » a été une avancée majeure, elle s’est accompagnée d’une libération de la parole homophobe. Comment l’avez-vous vécu ?

« Cela témoigne que rien n’est jamais acquis. Qu’il faut toujours être vigilant, lutter, se battre, pour l’égalité des droits. Car si les homos veulent se marier, ce n’est pas pour se calquer sur un modèle hétéro, mais bien pour défendre les droits de l’enfant. Se marier c’est pouvoir adopter l’enfant de sa compagne ou de son compagnon. C’est ça, l’avancée majeure. C’est le fait que deux personnes mariées et de même sexe peuvent désormais exercer conjointement l’autorité parentale ».

François Fillon, candidat de la droite et du centre à l’élection présidentielle, a annoncé vouloir revenir sur la loi et réserver l’adoption plénière aux seuls couples hétérosexuels…

« Il y a les paroles, et les actes… Mais, si la mesure paraît peu réaliste, le discours est tout de même inquiétant et pose question. La meilleure solution pour conserver nos droits est d’aller voter ».

http://www.ornenciel.org/

Soirée au Babouchka
Les 10 ans de l’association seront fêtés samedi 10 décembre, de 20 h à 1 h, au Babouchka (35 cours Clemenceau, Alençon). La soirée est « ouverte à tous », à condition de respecter le dress code : porter une des couleurs de l’arc-en-ciel. Réservation au 06 22 32 63 26 ou par mail : assoec61@yahoo.fr


Viewing all articles
Browse latest Browse all 47515

Trending Articles