Ils ont souvent les diplômes et les compétences nécessaires. Mais leur situation familiale ou simplement leur timidité peuvent être des barrières à l’emploi.
Depuis 2005, la Mission locale, soutenue par la préfecture de l’Orne, propose aux jeunes qu’elle accompagne d’être parrainés par des adultes dans leur recherche d’emploi. Cette année, 36 jeunes ornais ont ainsi bénéficié d’un accompagnement « par un adulte bienveillant », souligne le préfet Isabelle David. Il peut durer de quelques semaines à près de trois mois.
« Leur réussite est notre salaire »
« Parrains et marraines comme filleuls sont tous volontaires », précise Lionel Corbière, directeur de la Mission locale à Alençon.
« Ces parrainages permettent de transmettre les codes de l’entreprise dont sont souvent dépourvus les jeunes, diplômés ou non. Mais les parrains peuvent aussi aider à réaliser un projet bien spécifique en conseillant ou en ouvrant leur réseau aux filleuls. »
« C’est évidemment un levier pour les jeunes, mais nous trouvons aussi beaucoup de plaisir à apporter notre aide », argumente Jean-Pierre Chevallier, consultant en entreprise et parrain de deux jeunes cette année. « C’est du bénévolat, mais leur réussite est notre salaire ».
Le système a fait ses preuves
En 2016, sur les 36 jeunes inscrits dans le dispositif, 12 sont encore dans le dispositif et 24 en sont sortis. Parmi ces derniers, dix ont trouvé du travail en CDD, sept sont en contrats aidés et quatre se sont redirigés vers une nouvelle formation. « Il s’agit principalement de jeunes diplômés (5 ont un CAP, 17 le baccalauréat et 14 un diplôme supérieur au bac), pas forcément très éloigné de l’emploi mais qui ont besoin d’un coup de pouce pour faire leur entrée sur le marché du travail », explique Patrick Cruard, responsable de l’action au sein de la Mission Locale.

Quentin Coiffard est l’un d’entre eux. Titulaire d’un BTS, il a rapidement entrepris des recherches d’emploi. « Mais en m’éparpillant un peu partout », concède-t-il. En échangeant une fois par semaine avec son parrain, Michel Briand, retraité, Quentin « s’est recentré sur des domaines précis ».
« Lorsque la recherche était difficile, il m’a permis de retrouver de la motivation. »
Et cela s’est avéré payant. Quentin a trouvé un CDD de 5 mois en tant que dessinateur-projeteur et pourrait bientôt être prolongé.
Nécessité des échanges intergénérationnels
Un exemple parmi d’autres qui témoigne de « la nécessité des échanges intergénérationnels », explique Michel Briand.
« Beaucoup trop de jeunes sont à l’écart du marché du travail. Nous devons mettre notre expérience et notre réseau à profit pour précipiter leur entrée dans le travail. »
Il entamera bientôt son quatrième parrainage, avec un jeune Guadeloupéen, plaquiste de formation et tout juste arrivé en métropole. Un nouveau défi, pour l’un comme pour l’autre.
Pour devenir parrain, contactez la Mission Locale d’Alençon : 02 33 32 05 94.