En décembre 1986, il avait installé son matériel rue du général Leclerc, à Saint-Germain-du-Corbéis. « J’avais demandé au maire de l’époque de me trouver un local, je voulais absolument créer mon entreprise dans la commune où je vivais », se souvient le Corbenois. Trente ans plus tard, la menuiserie a bien grandi – environ 5 000 clients, 10 salariés, 350 000 € de chiffre d’affaires – et est toujours implantée à Saint-Germain, rue de Fresnay.
Régis Chalumeau en est fier, mais a décidé qu’il était temps de « profiter de la retraite ». Depuis le 1er octobre, c’est son fils, Damien, qui dirige.
Investi à 200 %
Le jeune retraité a déjà « plein de projets en tête », et compte s’investir à 200 % dans chacun de ses loisirs (il sera notamment en charge de la logistique de la semaine fédérale de cyclotourisme, à Mortagne, en août 2017). Depuis toujours, il veut « s’impliquer, participer, tenter d’améliorer les choses ».
Le natif de Saint-Denis-du-Maine est devenu entrepreneur à l’âge de 32 ans. Brevet de maîtrise en poche, il a auparavant tissé son réseau en tant que métreur, à Alençon (il a aussi goûté à l’enseignement en lycée technologique, en 83). Très vite, le menuisier a embauché : « J’ai recruté deux compagnons, début 87 ». Commence une vie sans horaires :
« C’était un rythme fou, des réveils à 4 h du matin, des semaines à plus de 60 heures, et pas un seul jour de vacances », se souvient-il. « Je ne regrette pas. Il y a eu des moments d’angoisse terribles, mais aussi des grandes joies. L’artisanat, c’est l’école de la vie ».
La Menuiserie Chalumeau a traversé les années, et les crises. Elle a su s’adapter, modeler sa stratégie. Comme en 1998 : « J’ai réorienté l’activité vers les particuliers, alors que jusqu’alors, 80 % du chiffre était réalisé avec les marchés publics », indique le sexagénaire.
Un « virage significatif » et judicieux : « Aujourd’hui, c’est très compliqué de gagner des marchés publics : ils ne représentent plus que 10 % de notre activité ».
En 2000, la Menuiserie Chalumeau, qui rayonne à 80 km à la ronde, se dote d’une deuxième entreprise, basée à Mortagne-au-Perche. Et, en 2002, Régis Chalumeau crée le réseau d’indépendants Komilfo (54 adhérents, 85 points de vente en France).
Président de la chambre de métiers
En 2004, Damien Chalumeau prend les rênes de la société mortagnaise, avant de revenir à Saint-Germain en 2007 (l’entreprise de Mortagne est devenue une simple agence) prendre la relève de son père, qui se présente aux élections municipales.
Celui qui brigue la mairie corbenoise sera finalement élu de l’opposition pendant six ans. Régis Chalumeau a en revanche remporté deux victoires à la Chambre de métiers et de l’artisanat de l’Orne : après cinq ans passés dans l’opposition, il est élu président, en 2000. Puis en 2005.
« J’étais un chef d’entreprise qui ne voulait pas rester seul. Je voulais m’entourer d’autres professionnels, c’est comme ça que j’ai rejoint la Fédération du BTP Orne, puis la chambre consulaire ».
Encore une fois « très investi », le Corbenois n’a pu rester simple membre…
Idem dans ses activités « annexes » : « J’ai joué au foot, et je suis devenu président du club omnisports L’avenir de Saint-Germain ».
Régis Chalumeau a aussi été conseiller prud’homal, président du centre de formation 3IFA et de la Cité des métiers. Une vie ultra-chargée… qu’il va être difficile d’abandonner à la retraite ? « Non, il y a un moment où il faut penser à soi ».
Fini, la politique
Celui qui a « toujours aimé travailler le bois », va de nouveau bricoler. Mais aussi voyager – « Je viens de m’acheter un camping-car » – et profiter de ses quatre petits-enfants. Se laissera-t-il tenter de nouveau par la politique ? « Non, je ne veux plus de contraintes ».
Pour fêter ses 30 ans, la Menuiserie Chalumeau ouvre ses portes les 18, 19 et 20 novembre, de 9 h à 19 h.