Après « On vit dans un monde » en 2005 et « À contre temps » en 2009, « Mauvaise graine », le nouvel album de Keefaz, est sorti dans les bacs vendredi 4 novembre 2016.
Il est de nouveau produit par le label du Mans Irie Ites Records, « un label indépendant réputé en France ». Dans son troisième album, l’artiste collabore avec des musiciens locaux, mais aussi « des musiciens jamaïcains de premier plan ». Leurs noms ne vous disent peut-être pas grand-chose mais dans le monde du reggae, Dean Fraser (saxophone), Sly & Robbie, Mafia Eywood, Dwight Pinkney (guitare) ou Nambo Robinson (trombone) sont des pointures. Par le passé, les deux derniers ont notamment enregistré en studio avec Bob Marley.
Stigmatisation
Il a fait appel à eux pour composer ses chansons mais a pris le soin d’écrire lui-même tous ses textes, et de chanter en français. Il se justifie :
« Je m’attache à dire des choses dans mes chansons donc c’est pour être compris par tous. »
Si le chanteur ne se considère pas comme engagé, « mais plutôt comme un chanteur concerné, conscient et éveillé », son album s’attaque aux stigmatisations en tout genre. « Dans le climat actuel, tous ceux qui sont différents sont considérés comme des mauvaises graines. En tant que chanteur, noir et avec mon style je fais partie de ces mauvaises graines aux yeux de certains et avec cet album, j’assume en semant encore un peu plus mon message pour défendre le « vivre ensemble » ».
Un message de tolérance que l’habitant de Lignières-la-Carelle, près d’Alençon, partage avec d’autres chanteurs qui, eux aussi, se sont fait un nom dans le paysage reggae/ragga français comme Daddy Nuttea (Elle me rend dingue) ou Balik du groupe Danakil.
« Mauvaise graine » et ses racines ornaises
Si ses deux premiers albums l’ont emmené en tournée dans toute la France et même en Europe, Keefaz n’oublie pas ses racines. Il travaille avec le réalisateur alençonnais Mathias Ledauphin, de F.L Music, pour ses clips. L’un d’entre eux, pour sa chanson Dreadlocks, a d’ailleurs été tourné dans la salle de mariage de la mairie d’Alençon.
Un autre, pour Liberté, se déroule au collège de La Ferté-Macé, qu’il a lui-même fréquenté.
Si ses dates de tournée, qui devrait l’emmener à Caen, Le Mans, Rennes, Nantes, Bordeaux ou encore Lyon, ne sont pas encore fixées, il devrait se produire gratuitement à Alençon lors d’un after-work organisé par La Luciole, en 2017.
L’occasion pour les Ornais de découvrir ou de redécouvrir l’artiste.