Parisien séjournant fréquemment au pays de Sées, Didier Delattre s’intéresse lui aussi aux publicités murales peintes, celles qui subsistent dans nos villes et villages, le long des grands axes.
Comme Gilbert Gillot, il s’arrête et photographie volontiers. Quelquefois après avoir fait demi-tour.
Le Parisien, féru d’archéologie et fréquentant la Nationale 12, n’a pas manqué la pub Martini à Saint-Maurice-lès-Charencey : « et puis on se prend au jeu. On scrute les murs. C’est passionnant. On va de découvertes en interrogations et on imagine l’ambiance de naguère ».
Car ces publicités ravivent des images du passé : « gamin, je me souviens du slogan Dubo, Dubon, Dubonnet ».
Et puis « quand les choses commencent à disparaître, on s’y intéresse ».
Et ces vieilles pubs sont aux antipodes des standards d’aujourd’hui : chacune était quasiment unique « sans calque ». Le calque : encore un vocabulaire d’enfance qui refait surface. Mais comment faisaient les peintres pour adapter le message aux dimensions des murs ? « Y avaient-ils des graphistes préparant un canevas ? ». Quoi qu’il en soit, on était loin des ordinateurs et de la mise en page automatique. Bref, « c’était du travail de bon artiste, un métier, pas seulement d’exécution ».
Au fil de ses pérégrinations sur les routes de France, il a remarqué les pubs nationales, régionales et locales. Avec des noms qui reviennent souvent : Dubonet, Forvil, Suze, Atlantic…
Et des emplacements qui valent de l’or : « l’équivalent d’un spot publicitaire en prime time ». La publicité naissait.
Que va-t-il faire de sa collection ? « Je continue à l’enrichir ».
