Le mur d’enceinte du cimetière, le transformateur électrique ou la clôture des locaux des employés communaux sont autant de victimes d’automobilistes pressés et circulant sur la D166, entre Alençon et Saint-Paterne. Des victimes « dégradées ou détruites par des voitures ayant quitté leur trajectoire », déplore le maire de Saint-Paterne, Michel Mercier. Sur cette portion de route, à cheval entre la Sarthe et l’Orne, les excès de vitesse sont légion. L’axe, très fréquenté, est aussi bordé de trois lotissements (peuplés d’une cinquantaine d’habitants) : les résidents de la « Haute-Vallée » (côté Saint-Paterne) ont des difficultés à entrer ou sortir de chez eux. Idem pour les habitants du « Clos des Chênes » (construit en 2011).
Une voiture dans le jardin
Dans ce lotissement, des Saint-Paternais ont eu une grosse frayeur il y a deux ans : une voiture a atterri dans leur jardin après une sortie de route. L’engin a fini sa course juste à côté des jeux extérieurs. « C’était le 26 décembre 2014, à 14 h 15. J’ai entendu un grand boom. Il n’y avait personne dehors. Si ça avait eu lieu à un autre moment, je n’aurais peut-être plus d’enfants aujourd’hui », réalise la mère de famille. La Renault accidentée roulait « trop vite » et son conducteur « n’avait pas le permis ». Depuis ce jour, les riverains, choqués, ont voulu déménager : « Les automobilistes et les motards roulent à une vitesse phénoménale ici ». Le maire, alerté, avait « promis d’agir ».

Michel Mercier l’assure : il s’était saisi du problème « au moment de la livraison » du « Clos des Chênes », aux abords de la D166 : « Nous savions que sur cette portion la vitesse était souvent excessive et que les 90 km/h n’étaient pas respectés. Nous avions anticipé en interpellant, il y a cinq ans, le conseil départemental de la Sarthe ».
L’idée ? « Déplacer le panneau d’entrée d’agglomération de Saint-Paterne afin que la jonction soit faite avec Alençon », explique Michel Mercier. Ainsi, la vitesse sera limitée à 50 km/h. Un projet qui va (enfin) devenir réalité d’ici un mois. « Les démarches ont été très longues. Il a aussi fallu l’accord de la Ville d’Alençon ». Toutes les autorisations ont été signées le 30 septembre dernier.
Suffisant ?
Les deux panneaux d’entrée et de sortie vont être remontés de 620 mètres sur la D166. Le coût (environ 500 €) sera supporté par la commune de Saint-Paterne.
L’initiative sera-t-elle suffisante ? « Nous l’espérons. Si les riverains ne constatent pas d’amélioration, des contrôles fréquents seront effectués par la gendarmerie », prévient le maire.
L’idéal serait l’installation d’aménagements routiers complémentaires. « Comme un ralentisseur ou un terre-plein central. Nous y réfléchissions, mais c’est un certain budget que le Conseil départemental de la Sarthe ne prendra pas à sa charge », informe Michel Mercier. La commune devra de nouveau mettre la main au portefeuille. « Mais la sécurité est une question primordiale et nous ferons ce qui est nécessaire pour que les riverains ne se sentent plus en danger », promet l’édile.