Comme partout en France, les policiers alençonnais se sont rassemblés mardi 25 octobre, à 13 h. Le rendez-vous était fixé devant le palais de justice, place Foch. Un « symbole fort » : « Nous demandons que les violences verbales et physiques envers les policiers soient plus sévèrement sanctionnées par les magistrats, nous voulons le rétablissement de la peine plancher », explique un des 60 fonctionnaires mobilisés.
Autre attente : la réforme de la légitime défense. « Nous voulons que les conditions la définissant soient élargies et bénéficier du même régime que les gendarmes ».
Aujourd’hui, les fonctionnaires de police estiment qu’il règne « un sentiment d’impunité chez de nombreux prévenus qui se montrent de plus en plus violents ». Les policiers pointent aussi une carence d’effectifs et un manque de moyens matériels : « Pour avoir un nouveau gilet pare-balles, il faut attendre quatre mois. Et notre flotte de véhicules est vieillissante : les compteurs affichent entre 150 000 et 200 000 km », déplore un policier exerçant depuis 28 ans.
Dans un contexte « tendu », « épuisant », le ras-le-bol n’est pas récent : « Mais notre hiérarchie est sourde, fermée au dialogue social », regrette un policier. Depuis l’agression de Viry-Châtillon, l’exaspération est montée d’un cran.
Dans l’Orne, les trois syndicats représentant la police nationale ont été reçus par le préfet, lundi 24 octobre. Les revendications seront transmises au préfet de région. Sur le plan national, les représentants syndicaux seront reçus par le président de la République, mercredi 26 octobre. « Nous espérons des annonces fortes », livrent les mobilisés. Si tel n’est pas le cas ? « Nous continuerons à nous rassembler devant le palais de justice chaque mardi ». Retraités et citoyens solidaires (ils étaient une vingtaine, mardi 25 octobre) promettent de se greffer à nouveau au mouvement des policiers.