Quantcast
Channel: actu.fr - Toute l'information nationale, régionale et locale.
Viewing all articles
Browse latest Browse all 47515

18 mois de prison supplémentaires pour le détenu

$
0
0

Le détenu a été condamné à 18 mois de prison, mercredi 28 septembre
Le détenu a été condamné à 18 mois de prison, mercredi 28 septembre

Le 9 août dernier, à 16 h 45, alors que trois surveillants sondent les barreaux de la cellule d’un détenu de la maison centrale, au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe, les choses dégénèrent : le détenu (qui, quelques instants plus tôt avait multiplié les insultes car n’avait pu obtenir du tabac), placé sur la coursive, se met à taper à la porte des autres cellules. Alors qu’il réintègre la sienne, il envoie un crachat au visage d’un des surveillants, puis saisit sa plaque chauffante, qu’il lance en direction des trois agents. Il tente de réitérer avec la télévision. Les gardiens esquivent, entrent dans la cellule et plaquent le détenu au sol. L’alarme est immédiatement déclenchée.

« J’ai fini en fauteuil roulant »

Mercredi 28 septembre, le détenu, un quadragénaire intégré à la maison centrale depuis neuf mois, était jugé devant le tribunal correctionnel d’Alençon (il devait être jugé dans le cadre de la comparution immédiate début septembre, mais avait sollicité un délai pour préparer sa défense). S’il reconnaît avoir dégradé sa cellule les 25, 26 et 30 août, le prévenu nie en revanche les faits de violence envers les surveillants, le 9 août.

Depuis le box, il livre une autre version : « J’ai demandé à récupérer du tabac d’un autre détenu. On m’a dit non, alors j’ai lancé des insultes », commence-t-il. « J’ai fait semblant de cracher, alors que j’entrais dans ma cellule. C’est là qu’un surveillant est entré et m’a mis deux droites. On m’a fait des clés de bras et j’ai reçu plusieurs coups au visage », raconte-t-il. Le certificat médical fait état de multiples contusions sur le corps, mais aussi d’hématomes au visage et d’une plaie à la lèvre inférieure.

Selon le prévenu, les agents pénitentiaires ne « se sont pas maîtrisés », ont « perdu leur sang-froid ». Et d’ajouter : « J’ai rejoint le quartier disciplinaire en fauteuil roulant ».

Quid du jet de TV ? « Si elle s’est retrouvée au sol, c’est parce que les surveillants l’ont fait tomber », affirme le détenu, libérable en 2028. Un récit que ne colle pas avec les dégâts constatés : le câble du téléviseur a été arraché et a dû être changé.

Dans le prétoire, les trois victimes narrent la même version. « Comment expliquer les hématomes au visage ? », interroge la présidente, Quitterie Lasserre. « Pour maîtriser le détenu, nous avons dû le plaquer à deux reprises. Le visage contre le sol », rapporte un surveillant. « Nous avons usé d’une force proportionnée et nécessaire face à un individu qui se rebellait », assure-t-il.

Cinq autres procédures en cours

« Les agents ont actionné l’alarme en moins de 50 secondes, ils ne se sont pas laissés le temps de casser la figure au détenu, comme ce dernier l’affirme », constate le procureur de la République. François Coudert met également en exergue le parcours émaillé d’incidents du prévenu : « Il a écumé un certain nombre de centres de détention et fait l’objet de cinq autres procédures au centre pénitentiaire de Condé ». Le parquet a requis une peine de 18 mois de prison ferme. Le tribunal a suivi.

Le détenu devra indemniser les surveillants victimes (300 € de dommages et intérêts pour chacun d’entre eux) ainsi que l’administration pénitentiaire (3 258 € pour le préjudice matériel).


Viewing all articles
Browse latest Browse all 47515

Trending Articles