Âgée de 47 ans, un âge qu’elle révèle spontanément, Béatrice Mottier a toujours travaillé dans la communication. Notamment à la mairie de Laval, lorsque François d’Aubert était maire. Une mairie qu’elle a quittée pour travailler à la Française des Jeux, chez Havas, Vivarte, etc. Mais aussi au cabinet de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture. Avant de poursuivre en indépendante : « j’accompagne les entreprises dans leur communication ».
La mairie de Laval, elle l’a retrouvée en 2014 comme élue : elle est adjointe du sénateur-maire centriste François Zocchetto. Comme Samia Soultani-Vigneron (les Républicains). Les deux femmes seront candidates aux élections législatives de juin.
« Je serai devant »
Béatrice Mottier portera les couleurs de l’UDI : « il y a besoin d’une alternance ». Pourquoi ce parti ? « Je suis humaniste, modérée, il faut travailler avec tout le monde ».
Pourquoi ne soutient-elle pas Guillaume Garot ? « Je ne suis pas socialiste ». Le député sortant n’a pas bien fait son boulot ? « Les serviteurs n’ont pas bien rempli le contrat ».
Pourquoi ne soutient-elle pas Samia Soultani-Vigneron ? « On n’est pas de la même famille politique ».
Appellera-t-elle à voter pour celle-ci au second tour ? « Je serai devant… Mais l’essentiel est d’être clair sur l’objectif ».
« Il y a de la volonté, ici »
Elle veut « remettre de l’oxygène dans la vie publique. La société va vite et il faut des parlementaires en capacité de réagir ». Elle l’assure : « je ne suis pas une béni-oui-oui ».
Vu de Laval, le pays de Pail et des Avaloirs est-il le parent pauvre de la circonscription ? « Non. On n’a pas les moyens de jouer la cassure territoriale ».
Vu d’Alençon, la Mayenne se porte mieux que l’Orne. Pourquoi ? « Le tissu de petites et moyennes entreprises est dynamique. Il existe des fleurons familiaux comme MPO, Lactalis et Gruau, des agricultures dynamiques. Et les habitants ont de l’énergie. Il y a de la volonté, ici ».
La campagne électorale a débuté. Jeudi 8 septembre, elle arpentait le nord-est mayennais : « j’ai rencontré un maire, un agriculteur, un acteur touristique ».
Quel Président ?
Qu’a-t-elle raté depuis son entrée sur la scène politique en mars 2014 ? « J’ai surtout appris la patience ». Faire avancer un dossier en France, c’est la croix et la bannière. Et dans ce contexte il faut « être humble ».
Pourquoi lui faire confiance ? « Je suis quelqu’un de fiable, pas « langue de bois », avec beaucoup d’énergie ».
Les femmes dans la vie publique, « c’est une bonne chose. On représente plus de la moitié de la population. Et on offre une vision plus complète ».
Le sexisme en politique, ça existe ? « Oui. Tout le temps. C’est larvé. La politique est un monde d’hommes fait par les hommes et pour les hommes ».
Le profil du futur Président de la République ? « Solide, serein, déterminé, capable de comprendre l’évolution de la société ».
Celle qui est sur le pont « de 8 heures à 23 heures » se dit « hyperconnectée » (pour l’organisation du temps de travail) et assure connaître « la vraie vie ». Explication : « je suis fille d’un salarié agricole et d’une assistante maternelle, je fais moi-même mes courses, je suis souvent sur le terrain ».
Et si un jour elle devient déconnectée de la réalité quotidienne de la population, « c’est que j’aurais échoué ».
JMF