Un Alençonnais âgé de 54 ans était jugé devant le tribunal correctionnel, mardi 6 septembre, dans le cadre de la comparution immédiate. Quatre épisodes de violences conjugales lui sont reprochés : des faits qui courent de juillet 2015 à septembre 2016. « La première fois, c’était au domicile de la victime, dans le Nord-Sarthe », indique le président du tribunal, Hubert Blanchard. Parce qu’il était « jaloux », le prévenu a asséné un coup de tête à celle qui partage sa vie depuis 2013.
Trois mois plus tard, le quinquagénaire, alcoolisé, se montre de nouveau violent : la victime reçoit un coup de tête et plusieurs coups-de-poing. La scène se déroule à Alençon. Le degré monte encore d’un cran lors du troisième épisode, au domicile du prévenu : « Vous avez donné des coups-de-poing et fracassé la tête de la victime au sol », décrit le président.
Neuf points de suture
L’ultime fait se déroule en voiture : « En rentrant d’une visite chez des amis, vous avez de nouveau fracassé le visage de la victime ». Contre le tableau de bord, cette fois-ci. Un geste occasionnant neuf points de suture à la lèvre. « À chaque fois, les blessures ont été importantes. La victime a été suturée à l’hôpital à plusieurs reprises », rapporte l’avocate de la femme battue, qui s’est constituée partie civile.
Cette dernière n’a jamais porté plainte contre celui « qu’elle aime et qu’elle craint » : « J’avais peur des représailles », confie-t-elle dans le prétoire.
C’est lors de l’ouverture d’une enquête pour d’autres faits visant le prévenu, que les violences conjugales ont été révélées. « Pourquoi frappez-vous ? », demande Hubert Blanchard au récidiviste (il a déjà fait l’objet de trois condamnations pour violence sur conjoint). « Je suis jaloux et possessif », répond-il. Le quinquagénaire a aussi des « problèmes avec l’alcool ».
Si l’Alençonnais reconnaît aujourd’hui l’ensemble des faits, il a d’abord nié, minimisé. « Il a fallu plusieurs auditions, lors de la garde à vue, avant qu’il n’admette l’ensemble des coups. J’ai le ferme sentiment que le prévenu n’est pas conscient de la répercussion de ses actes sur la victime », observe la substitut du procureur, Audrey Berrier, avant de requérir 30 mois de prison dont six assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve.
Après en avoir délibéré, le tribunal a finalement condamné le prévenu à 24 mois de prison dont six mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve (de deux ans) comprenant les obligations de soins et de travail, ainsi que l’interdiction d’entrer en contact avec la victime. L’Alençonnais a été maintenu en détention (où il avait été placé à l’issue de sa garde à vue).