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Tour de France : « Une aventure à vivre » mais frustrante pour le policier

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Philippe Ledemé a notamment croisé la route de Laurent Brochard, champion du monde 1997, mais aussi de Richard Virenque ou Raymond Poulidor. -
Philippe Ledemé a notamment croisé la route de Laurent Brochard, champion du monde 1997, mais aussi de Richard Virenque ou Raymond Poulidor. -

Il s’attendait à « vivre une très belle aventure ».

Mais sa mission l’exigeait, Philippe Ledemé n’a pas pu profiter pleinement du Tour de France. Ou du moins pas autant qu’il l’espérait. La faute à une situation sécuritaire particulière. La sécurité du Tour de France n’est déjà pas une mince affaire en temps normal, alors dans un contexte de risque d’attentats terroristes, les agents doivent redoubler de vigilance.

Coureurs inaccessibles

L’attentat de Nice, survenu en plein Tour de France le 14 juillet, a évidemment empiré la situation. « Dans un tel contexte, moi et mes collègues ne pouvions pas profiter des à-côtés que notre position privilégiée aurait pu nous permettre », regrette-t-il.

« Nous avions une mission à accomplir, et vu les circonstances nous nous devions d’être irréprochables. Tout s’est bien passé, c’est le principal ».

Pas question de prendre du temps pour approcher les coureurs et faire une photo avec eux. Presque impossible de voir correctement les arrivées. Un coup dur pour l’amoureux de vélo qu’il est. Le policier devait toujours garder un œil sur la foule et repérer tout mouvement susceptible d’être dangereux.

« Après les étapes j’ai tout de même pu rencontrer d’anciennes gloires comme Richard Virenque ou Raymond Poulidor. »

« C’est dommage car j‘ai vu les plus grands champions passer devant moi, mais je n’ai pas pu avoir de moments privilégiés avec eux. J’étais accaparé par ma mission. »

Paysages extraordinaires

Une mission qui l’occupait 12 heures par jour. À ce rythme-là, difficile de profiter d’une course qui l’a emmené aux quatre coins de la France, en Espagne, en Andorre ou en Suisse. « Malgré les haies de spectateurs devant moi, j’ai tout de même vu des paysages superbes, notamment en haute montagne. On voit la France autrement. »

Sur la Grande Boucle, le policier d’Alençon devait assurer la sécurité de la caravane publicitaire et des coureurs. Placé derrière la célèbre voiture à damier de la marque de saucisson, il avait les yeux rivés sur les spectateurs durant toute l’étape, avec tous les dangers qu’un tel amas de personnes peut représenter.

« Particulièrement surpris » par le nombre ahurissant de spectateurs au bord des routes, le major a aussi découvert les vices d’un public parfois indiscipliné.

« Il y a ceux qui sont là pour faire la fête et d’autres dont on se demande la raison de leur présence. »

« Certains jettent des projectiles sur les personnes dans les caravanes publicitaires, ou sur notre voiture de police. Ce sont des petites bêtises mais qui s’accumulent. »

Public joyeux, parfois inconscient

Et puis, il y a les inconscients qui ne font pas attention aux risques. Ceux qui s’écartent au dernier moment et prennent le risque d’être percutés par un véhicule ou un coureur.

« C’est ce qui s’est passé avec Froome, une moto a été gênée par un spectateur trop proche. De telles chutes ne sont pas étonnantes. »
L’image que Philippe Ledemé gardera du Tour : cette piscine de mousse au milieu de la route lors de la 14e étape. (photographie : ASO/B.Bade)
L’image que Philippe Ledemé gardera du Tour : cette piscine de mousse au milieu de la route lors de la 14e étape. (photographie : ASO/B.Bade)

Mais il a aussi vécu des moments sympathiques avec les « 90 % des spectateurs qui sont là pour s’amuser et profiter ». Il a croisé la route du célèbre « El Diablo », habitué de la Grande Boucle, rencontré des Danois, « les plus agréables », et retrouvé les fidèles, « ceux qui sont là de la première à la dernière étape ».

L’image qu’il gardera de son Tour de France est d’ailleurs celle de spectateurs. Au détour d’un petit village, le policier a dû intervenir. « Un groupe de personnes avait fabriqué une piscine de mousse au milieu de la route et était en train de faire la fête dedans en attendant le passage des coureurs. On était tous impressionné par leur imagination », sourit-il.

Ces images, l’agent de police en garde de nombreuses en tête. Mais il n’en aura pas d’autres l’année prochaine. « J’ai vécu une belle aventure, j’ai vu de belles choses. Mais je n’y retournerais pas ».


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