« Le Coesnon dans sa folie… mit le mont en Normandie ! » dit la tradition bretonne !
D’abord, au risque de me montrer « monocorde et embêtatoire » comme disait mon professeur de philosophie, le père Ygouf, le « mont » est bien en Normandie et non dans une région voisine comme l’affirment certains documents touristiques ! C’est géographiquement prouvé et cela l’est aussi au plan historique depuis les Ducs de Normandie et la fondation de la province !
Il ne semble pas utile d’y revenir !
Ces choses étant dites, revenons-en à nos … moutons !
Sur le monument dédié à l’archange Saint-Michel (auquel on refait actuellement une beauté !) on note que le Duc Richard 1er a commencé la construction de l’ « imprenable » édifice et que ses successeurs ont poursuivi son œuvre et notamment les aménagements susceptibles d’y accueillir, en plus des moines, plus d’un millier de pèlerins venus du monde entier rendre hommage au créateur et à celui qui surplombe désormais l’abbaye !
Il trône, tout d’or vêtu, au clocher de l’église abbatiale !
Très vite, l’ambiance du lieu nous convie à la méditation, à « prendre le temps qu’il faut … »
Premier site touristique et historique de France, le MONT-SAINT-MICHEL et sa Baie ont été classés en 1972 par l’UNESCO au « Patrimoine Mondial de l’Humanité »…
Abbaye, village médiéval…
Les principaux charmes du monument sont l’Abbaye bénédictine (XIe et XVIe siècles) ainsi que le village médiéval teinté d’architecture militaire et bordé par sa ceinture de remparts, le long d’un immense escalier de granit.
La bourgade, qui ne compte désormais qu’une poignée d’habitants, semble accrochée au flanc de la roche.
Elle est reconnue comme l’une des plus pittoresques de France et a conservé au fil de l’histoire sa légendaire tradition d’accueil et d’hospitalité !
Il a été de tous temps le grand centre de pèlerinage de l’occident chrétien et continu à l’être même si les voyageurs sont aujourd’hui plus nombreux que les idolâtres de la religion. En effet, depuis un siècle environ, les touristes, par millions, ont peu à peu remplacés les fidèles.
Ils viennent de tous les continents admirer son architecture, son histoire ainsi que son site unique. Le Conseil Régional de Basse-Normandie puis de Normandie s’est attaché, avec l’aide d’investisseurs et des régions voisines à lui redonner sa spécificité insulaire.
Le périmètre du Mont est d’environ 1 kilomètre pour une superficie de 397 hectares, 36 ares et 55 centiares, pour être précis ! Il est constitué de trois pivots : le rocher, le village dit « la caserne » et les terrains asséchés.
Chevaliers du Mont
L’Ordre des Chevaliers du Mont-Saint-Michel qui est toujours présent lors des Fêtes de la Saint-Michel de Printemps, devint à partir du XVe siècle, la première formation militaire du Royaume de France.
Le visiteur doit absolument visiter l’établissement monastique, le village et son église paroissiale dédiée à Saint-Pierre, qui est le saint-Patron des marins-pêcheurs. Cet humble sanctuaire abrite une statue de l’archange Saint-Michel, habillée d’argent et couronnée. S’il lui reste encore un peu de temps, il doit arpenter les couloirs des Musées !
Entre Granville et Cancale, la Baie du MONT-SAINT-MICHEL qui sépare la Normandie et la Bretagne, occupe un espace approximatif de 500 km/2 qui représente 25.000 hectares de sable et de vase. Chaque année, un million de mètres cubes de sédiments étaient transportés par la mer. Cette « tangue » constituait de vastes prairies salées à la végétation spécifique sur plusieurs milliers d’hectares.
Sur ces « prés salés », on dénombrait plus de 7.000 ovins à la chair particulièrement savoureuse que la plupart des restaurants du Mont inscrivent à leurs menus comme les bouchers normands la semaine pascale. Chez ces restaurateurs, était également servie l’onctueuse omelette de « la mère Poulard » mise au point par une cuisinière locale.
300 km de pieux
Au sud de la Baie, en direction de la Bretagne, 300 km de pieux de chêne fichés dans le sol, produisent chaque année près de 10.000 tonnes de moules, appréciées des gourmets.
Les techniciens observent à cet endroit des marées de marnage d’un coefficient exceptionnel : plus de 15 mètres en période de vives eaux !
Ces marées sont, paraît-il, les plus importantes d’Europe !
De gigantesques travaux de désensablement, prévus depuis de nombreuses années ainsi que la démolition de la digue ont été entrepris ces dernières années.
Ils sont désormais achevés et le Mont a retrouvé son aspect insulaire ! Ils permettent de rendre au rocher son caractère maritime !
Ces immenses ouvrages hydrauliques ont pour principal objet de stopper l’avancée des terres en captant les courants et les couches actuelles des sédiments.
Gérard ROGER.