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Pollués par une maison en ruine

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À gauche : la maison d'Alice Matuszak. À droite, la maison en ruine... sous la végétation -
À gauche : la maison d'Alice Matuszak. À droite, la maison en ruine... sous la végétation -

« Je ne sais pas quoi faire, je suis dans une impasse ». Alain Matuszak, 61 ans, ne sait plus vers qui se tourner. Depuis plus de dix ans, la maison de sa maman, Alice (92 ans), est polluée par une ruine mitoyenne dont on ne distingue plus les pierres : la maison est totalement couverte de végétation. Située 13 route de Saint-James, à Hesloup, la bâtisse abandonnée depuis 2005 est devenue le repaire des rats. Un enfer pour les voisins.

« J’ai voulu acheter, mais… »

« Il y a aussi le lierre, qui s’incruste dans la toiture. J’ai fait plusieurs fois intervenir un professionnel », rapporte Alain Matuszak. Plus grave : la demeure d’Alice a un pignon commun avec la ruine. « Ce dernier s’est fendu ». Las de supporter cette verrue, les Matuszak se sont, plusieurs fois, portés acquéreur. « Mon père avait fait une offre, en 2008 ». À l’époque, les petits-enfants géraient les affaires des propriétaires de la maison : « Une dame âgée qui vivait avec son fils. Elle est partie en maison de retraite ». Faute d’accord sur le prix, la transaction n’a pas eu lieu. En 2013, ce sont cette fois-ci Alain Matuszak et son beau-frère, qui font une offre. « 15 000 €, les petits-enfants en voulaient 35 000 ». Depuis ce second refus, la bâtisse en pierre n’a plus de propriétaires : « Ils sont décédés, et les petits enfants ont refusé l’héritage ». France Domaine est désormais curateur de la succession. Le bien est mis en vente 3 000 €.

« En novembre 2014, j’ai fait une proposition d’achat au service des Domaines : 3 123 €, j’étais le seul à faire une offre ». Le plan d’Alain Matuszak : démolir la maison et revendre les pierres, afin de libérer le terrain. Depuis ? « Je ne suis toujours pas propriétaire, je n’ai rien signé et je n’ai pas de nouvelles ». Le sexagénaire avait beau être prévenu – « Avec France Domaine, ça va être long », avait signalé l’étude notariale qui gère le bien – il perd patience.

« France Domaine : pas responsable »

« Ça traîne trop, je renonce », confie celui qui ne veut plus acheter. « J’ai informé l’étude de mon désistement il y a un mois et demi », rapporte l’Hélouin qui aimerait avoir une réponse à la question : « A qui incombe l’entretien de la maison ? ».

En 2005, déjà, le maire d’Hesloup, Mireille Chevallier, avait écrit aux petits-enfants des propriétaires pour leur demander d’agir. En vain.

Aujourd’hui, France Domaine est-il responsable de la maison ? « Non, c’est un bien privé. La succession est gérée par l’État, mais ce dernier n’intervient pas et n’est pas en charge de l’entretien du bien », répond-on à France-Domaine, à Rennes. La solution ? « Que quelqu’un achète la maison ». Pourquoi la procédure avec Alain Matuszak a-t-elle été si longue ? « C’est au niveau de l’étude que ça bloque. En général, les ventes comme celles-ci sont réglées sous trois à quatre mois », assure-t-on chez France Domaine.

Du côté de l’étude notariale alençonnaise, on explique que la tâche est chronophage : « Notre mission consiste à régler tout d’abord les successions de la première propriétaire, décédée en 2007, puis de régler la succession de son fils, décédé le 24 décembre 2008, pour ensuite préparer la vente ». Une vente qui n’aura finalement pas lieu. Du moins pas avec Alain Matuszak. L’Hélouin espère toutefois que quelqu’un d’autre se positionnera, « pourquoi pas la commune – que l’emplacement pourrait intéresser – ou un riverain ».


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