Il a exercé dans la plupart des établissements scolaires alençonnais. Michel Le Noir, 64 ans dont 44 passés au service de l’Éducation nationale, évoque avec toujours autant d’ardeur son métier, les élèves, la pédagogie, les réformes, les examens… Inépuisable, il quittera pourtant définitivement son fauteuil de principal le 31 août. « Je suis prêt. Mais les élèves me manqueront », concède le futur retraité.
Prof de maths
Des élèves à qui il a commencé à enseigner en 1972, à Vimoutiers. « C’était mon premier poste, j’étais professeur de mathématiques ». Le natif d’Argentan a choisi ce métier après s’être détourné de sa première ambition : devenir ingénieur des travaux publics. « Il me manquait des notions d’anglais et de dessin industriel pour intégrer une école ». Après Vimoutiers, Michel Le Noir a exercé au Theil-sur-Huisne, auprès de collégiens en difficulté. Le « gagneur » s’est découvert une vocation : faire réussir tous les élèves, sans exception. « C’est pour cette raison qu’il y a de nombreux collégiens en situation de handicap au collège Balzac », indique Michel Le Noir.
L’établissement qu’il dirige depuis quatre ans accueille en effet une trentaine d’élèves du Cesda (Centre d’éducation spécialisée qui intervient dans le champ de la déficience sensorielle auditive, visuelle et des troubles sévères du langage) et une quinzaine de jeunes de l’Itep (Institut thérapeutique éducatif et pédagogique). « Ils sont inclus progressivement aux classes ordinaires. Ils ont l’âge d’aller au collège, pourquoi les mettre ailleurs ? ». Balzac accueille aussi des jeunes du foyer de l’enfance, et des élèves non francophones.
Partout où il est allé (Bellême, Rémalard, Alençon… : « On voyage beaucoup quand on est jeune prof »), Michel Le Noir s’est accroché à l’adage « tout le monde a le droit à l’éducation ».
En 99, il occupe pour la première fois un poste d’encadrement : « Il fallait remplacer dans l’urgence le principal adjoint du collège Saint-Exupéry. J’ai eu deux heures pour donner ma réponse », se souvient le sexagénaire. À l’époque, il est toujours prof de maths et accepte. La mission lui plaît, et quelques années plus tard, il décroche le concours des personnels de direction. En 2002, il devient proviseur adjoint au lycée Napoléon, à L’Aigle.
Transmettre, un moteur
Michel Le Noir a ensuite dirigé le collège de Carrouges, le lycée Mezen – « Un très bon souvenir, il y avait de supers profs », et le collège Racine (il a également connu le collège Louise-Michel, où il avait effectué un stage de chef d’établissement). Depuis son fauteuil de principal, il n’a jamais oublié les élèves : « J’ai toujours un œil sur la cour, et je dépose parfois des exercices en salle d’étude », confie celui qui a installé un tableau dans son bureau. « Des petits groupes d’élèves viennent travailler les maths ».
Transmettre. C’est le moteur de Michel Le Noir : « Il n’y a rien de plus beau qu’un élève qui a compris ou qu’un jeune qui pleure en découvrant son nom sur la liste des admis ». « Dur » mais toujours « respectueux », le principal aime rappeler les bons résultats de son collège (qu’il compare volontiers à une entreprise qui doit être la meilleure). Taux de réussite au brevet en 2015 : 93,6 %. Le fruit d’un travail collectif : « Je salue le travail des profs et des assistants d’éducation ».
En 2016, il espère faire aussi bien, avant de larguer les amarres. « La retraite sera synonyme de vie libre, sans contraintes horaires », annonce le camping-cariste. Au programme : golf, voyages (Singapour, Australie, Bali, Canada, Cap Nord…), et moments en famille, avec ses quatre petits-enfants.