Le professeur Christian Péronne , spécialiste de la maladie de Lyme, véhiculée par des seringues à pattes (les tiques) était à Alençon, le jeudi 12 mai.
Les personnes réellement ou hypothé-tique-ment atteintes de cette maladie auront peut-être appris pourquoi leur médecin traitant ne leur prescrit pas (à nouveau) le test.
En effet, cette maladie fait l’objet de controverses. Il se dit que « les autorités » ne veulent pas que les labos dépassent le seuil de 5 % de tests positifs : au-delà, la maladie deviendrait un gros problème de santé publique.
Médecins inquiétés
L’infectiologue Christian Péronne assure également que des médecins généralistes sont inquiétés et même suspendus s’ils s’intéressent trop à Lyme : il parle d’une « radiation récente dans le Vaucluse ».
Pour obtenir un rendez-vous avec ce praticien à Garches, il faut compter 18 mois d’attente : « les jeunes ne veulent pas faire du Lyme, pour leur carrière : c’est mal vu ».
Parfois (souvent ?), le patient doit réclamer le test auprès de son médecin généraliste. Il l’obtient. Il est positif. Quatre semaines d’anti-bio… tiques sont prescrits. Dix-huit mois plus tard, la machine présente à nouveau des anomalies. Le patient (non hypocondriaque) réclame un nouveau test. En vain.
Interdit d’être « maladedelymé »
Tant pis si le client, qui doit donc être patient, ressent des périodes de grosse fatigue, des maux de tête, des coups de bambou subits, des moments déprimants ou dépressifs, des troubles du sommeil, de la mémoire et de la concentration, des douleurs articulaires, des faiblesses dans une jambe « mal commandée » par le cerveau et autres troubles neurologiques, etc. Car « on aurait trop de malades ». Il est interdit d’être « maladedelymé ». Pourtant, « les mêmes disent que ça n’existe pas mais écrivent dans des publications ».
Le VIH-sida, ça fait trembler. Pas Lyme. C’est « dans la tête ». Envoyons donc les malades dans les asiles… Curieusement, les animaux sont mieux traités que les humains qui ont peut-être intérêt à passer pour des chiens. Pour Ch. Péronne, « la médecine actuelle fait honte ».
« On m’a ri au nez »
Un médecin généraliste des abords de la forêt de Perseigne confie connaître Lyme depuis 35 ans : « quand j’ai dit à la DASS de poser des panneaux d’alerte en forêt, on m’a ri au nez ».
Alors, que faire ? Éviter les antibiotiques à vie : pour Ch. Péronne, « la phytothérapie, à laquelle je ne croyais pas trop, peut très bien marcher en traitement de maintien ».
Plus généralement, financer la recherche et obtenir le soutien du monde politique. Afin de ne pas être obligés de se faire soigner à l’étranger.
L’étranger, c’est d’abord les États-Unis où la chasse aux sorcières prendrait fin. Les États-Unis où se trouve Lyme, là où la maladie a prospéré.
Pourquoi donc ? Parce que les Américains y ont repris une idée nazie selon laquelle les tiques pouvaient donner lieu à une guerre bactérienne ? Certains acteurs de cette omertà auraient reçu des menaces de mort, auraient été mis sous protection, etc.
Le coup des nazis ?
Mais il ne faut pas en parler publiquement. Aux États-Unis, surtout en temps de guerre avec des terroristes, il ne faut pas porter atteinte à l’Armée. En France, il ne faut pas alarmer le public.
Et puis, « on ne finance pas une maladie imaginaire ». Et on cherche à censurer des articles scientifiques.
Si ça bouge en province, « ce n’est pas encore bien remonté à Paris ». Mais l’Orne a marqué des points avec cette conférence, même si notre contrée est moins touchée que d’autres régions en France.
JMF