Maxime Lecoeur est un touche-à-tout du cyclisme. Il court tous les week-ends sur route avec le dossard de l’Ucad et a déjà obtenu un titre en cyclo-cross.
Mais surtout, c’est un excellent pistard. C’est pour cette raison qu’il a reçu une convocation de la part du comité de Normandie pour prendre le départ de la Coupe de France de l’Américaine qui aura lieu mercredi 11 mai au vélodrome de La Cipale à Paris.
Relais à la volée
Sorte d’extraterrestre du cyclisme sur piste, la Coupe de France de l’Américaine est un relais entre deux coureurs. « On se passe des relais à la volée », explique Maxime Lecoeur. « C’est-à-dire qu’on se prend la main. Celui qui arrive derrière touche la main de son coéquipier puis s’écarte vers le haut de la piste pendant que l’autre continue la course et ainsi de suite ».
Explications en vidéo lors de la Coupe de l’Américaine 2014 :
Au total, les participants avalent ainsi entre 120 et 140 tours de piste en environ trois quarts d’heure de course.
Champion de France sur piste en poursuite par équipe à trois reprises, en 2005 et deux fois en 2007, Maxime participe encore régulièrement au challenge et au championnat de Normandie. Au niveau national, il a participé à ces derniers championnats de France Élite il y a deux ans mais il se consacre désormais plutôt à la route.
En participant à la Coupe de France de l’Américaine, il renoue en quelque sorte avec son amour de jeunesse. Il s’y est déjà imposé en 2004 en cadets. L’année suivante, il terminait huitième en juniors puis avait laissé de côté le vélodrome de la Cipale.
Pour sa nouvelle participation, dix ans plus tard, il rendra la pareille à Vincent Lasalle, pistard de l’UV Neubourg dans l’Eure. Ce n’est pas la première fois qu’ils rouleront ensemble. « On a déjà fait équipe notamment il y a deux ans au championnat de France mais il avait chuté ». Les deux compères ont donc une revanche à prendre.
Un sport en manque de visibilité
Malgré son relatif éloignement des pistes, Maxime n’est pas étonné d’être de nouveau convoqué par le comité normand.
« Il y a peu de coureurs sur piste en Normandie malheureusement. On en perd beaucoup qui en faisaient avant et qui en font très peu, voire plus du tout. Quand j’étais plus jeune, nous faisions des stages qui ne se font plus maintenant. Aujourd’hui, il y a un manque d’encadrement. »
En participant et éventuellement en réalisant un bon résultat, Maxime espère redonner un peu de visibilité à un sport qui en manque cruellement. « Cela peut donner envie aux jeunes de revenir sur la piste ou au moins leur donner envie d’essayer. » La présence de professionnels « comme Julien Duval et Benjamin Thomas de l’Armée de terre » peut aussi aider à valoriser les pistes ovales plutôt que son imposante rivale : la route.
À Alençon, un vélodrome plus aux normes
Autre problème du cyclisme sur piste : l’état des vélodromes français. La rénovation de celui de Saint-Quentin-en-Yvelines et de la Cipale est un peu l’arbre qui cache la forêt.
Celui d’Alençon ne déroge pas à la règle.
« On ne peut plus organiser de compétitions depuis plusieurs années car il n’est plus aux normes. Entre le froid et la chaleur, les joints de la piste ont craqué complètement et la verdure s’est installée. »
« Et pour les personnes comme moi qui peuvent prétendre à des sélections, ce n’est pas facile de s’entraîner. On a une piste mais on ne peut pas l’utiliser. Pour trouver des vélodromes compétitifs près d’ici, il faut aller à Neubourg ou Le Mans. Après c’est à Paris… »
La rénovation du vélodrome alençonnais ne devrait plus tarder. « Des appels d’offres ont été lancés », croit savoir Maxime Lecoeur. L’Ucad attend désormais des nouvelles le plus rapidement possible et espère que les travaux démarreront bientôt pour utiliser la piste fin 2017.