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►Vrais ou faux jumeaux ?
Homozygotes ou dizygotes : c’est la notion de base en termes d’éducation et de psychologie des jumeaux. Les dizygotes sont comme des frères et sœurs qui auraient le même âge et le même passé, alors que les homozygotes sont des doubles dont le lien est intense et les ressemblances troublantes… Même les parents peuvent les confondre. Etre conscient de cette différence permet de s’adapter au quotidien à leurs besoins. « Et puis il y a des jumeaux qui sont très proches et certains carrément indifférents, explique Catherine Dolto, pédiatre et auteur de Les Jumeaux, dans la collection Mine de Rien chez Gallimard Jeunesse Giboulées. Même si c’est rare, il est même possible que certains jumeaux se haïssent… souvent d’ailleurs parce que les parents ont attisé leur rancœur l’un envers l’autre, empêchant chacun de se sentir lui-même. C’est dire la grande responsabilité que représente l’accueil des jumeaux ! »
►Des jumeaux, c’est avant tout… une organisation
La naissance de jumeaux peut être difficile, aboutissant souvent à une césarienne. Et cette naissance influe bien sûr sur le bien-être de l’enfant. « Celui qui est sorti en deuxième a vécu un double épisode de contractions, et c’est souvent celui qu’on « va chercher », ne lui laissant pas la chance de naître quand il l’a décidé, explique Catherine Dolto. Il a vécu un moment de séparation avec son jumeau comme avec sa mère, peut-être a-t-il eu peur ?… Pensons aussi que le premier a été accueilli en premier dans les bras des parents… Il faut tenir compte de tout cela dans l’éducation ! »
Mais Catherine Dolto conseille avant tout aux parents qui attendent des jumeaux d’anticiper leur organisation du point de vue matériel. « Cela permettra d’avoir plus de disponibilité pour ne pas toujours s’occuper des deux en même temps, car c’est une situation logistiquement lourde ! Envisagez donc l’aide que vous allez pouvoir demander dans votre entourage et soyez prêts à vivre cette expérience ».
►Un couple, deux individus
Attention aux clichés et aux automatismes : dominant/dominé, séparation systématique pour leur permettre de s’épanouir en tant qu’individus… « Les gens, notamment des professionnels comme des directrices de crèche ou d’école, pensent tout savoir sur les jumeaux sans avoir réellement étudié la question, note Annabelle, la maman de Gabriel et Eliott, jumeaux dizygotes. Chaque duo de jumeaux doit être considéré au cas par cas ». En effet, « il n’y a pas deux paires de jumeaux identique », confirme Catherine Dolto. Alors pour les aider à se reconnaître en tant qu’individu et à s’affirmer, adressez-vous à eux par leur prénom et non pas en les appelant « les jumeaux ». A l’école, attribuez-leur une classe différente, en tous cas à partir de la primaire, en leur laissant une adaptation ensemble en maternelle si nécessaire. Cela leur permettra de se faire des amis différents et de ne pas toujours être comparés l’un à l’autre. « Il est important d’encourager l’enfant à mieux se connaître, à avoir conscience de ses capacités propres en sentant bien sa différence avec son jumeau », ajoute le docteur Dolto… Tout cela demande un effort parental constant ! N’hésitez pas à vous confier à un professionnel pour trouver ensemble des solutions concrètes aux problèmes rencontrés.
Les jumeaux, Catherine Dolto, éditions Gallimard Jeunesse, collection Mine de Rien. 6,10 €.
Jumelles et uniques, Jeannette Favre et Catherine Jousselme. Editions Odile Jacob, 21,19 €.
APEI-Actualités. Claire Lelong-Lehoang
