De quoi stimuler les candidats de cette discipline ingrate aux allures de sport en sale. Même si plus on monte en niveau, plus le cross se pratique sur des terrains bien roulants voire aseptisés. Exemple avec ce championnat de France sur l’hippodrome du Mans, dimanche 6 mars, avec un terrain qui semble être loin d’être aussi coriace que celui de Champfrémont, Gesnes ou Orgères.
Revanchard
Parmi les représentants locaux, le cadet Alexandre Plet. Un espoir de l’A3 Alençon, cadet âgé de 16 ans en Première S à Saint-François-de-Sales, pour qui ce sera le second championnat de France. Son état d’esprit ? « Revanchard ». Explication : l’an dernier aux Mureaux, il est passé « à côté », notamment à cause d’un départ mal négocié.
Cette année, celui qui s’est bien entraîné avoue « un gros objectif : le top 50 ». Histoire de conclure une saison de cross « mitigée avec des régionaux foirés et des interrrégionaux où j’étais malade ».
Et après ? « Du 1 500 mètres sur piste ».
Tops 150 et 15
Autre sportif du secteur qui sera également au Mans : Quentin Cornu. Le galopeur espoir de Saint-Pierre-des-Nids, 19 ans, fera briller le maillot vert de l’Intrépide de Pré-en-Pail. Même si sa dernière prestation a été mitigée, lors des interrégionaux le 14 février où il a dû se contenter de la quatrième place, le titre Espoir revenant à son collègue de club Alexandre Rallu, en grosse progression cet hiver.
Comment expliquer cette baisse de forme ? « La fatigue, sans doute. J’étais déçu ». Son ambition, dimanche ? « Le top 150 au scratch et s’approcher du top 15 en Espoirs ». Et après ? « Si ça passe bien, je ferais un 10 km. Sinon, je couperais un peu et j’attaquerai la piste, sur 5 000 m ».
Au Mans, il accompagnera un autre de ses collègues, Frédéric Desierrey. Dernier qualifié lors des interrégionaux, « c’était inespéré » confie ce senior de 33 ans qui, du coup, a retardé la coupure qu’il envisageait : ce sera après Alençon-Médavy, et avant d’attaquer la saison de 5 000 m sur piste.
Deux masters 2
Deux autres Alençonnais seront du voyage. Certes, le championnat est là ouvert à tous mais « ce n’est pas une course de kermesse », observe Didier Darcel.
À 52 ans bien tassés, l’athlète de l’A3 reste branché « compétition » malgré un souci qu’il ne cache pas : la mort brutale de son fils, à l’automne dernier.
Ainsi, sur les 800 mètres du championnat de France sur piste, à Nogent-sur-Oise, dimanche 21 février, « je n’étais plus dans le coup en fin de course car je pense beaucoup à mon fils ». La veille, sur 1 500 m, Didier Darcel a conservé son titre de champion de France… « jusqu’à un mètre de l’arrivée… j’ai été coiffé sur le poteau… et ce n’est pas la première fois. Mais je suis néanmoins ravi ».
Top 50 ?
Et les France de cross ? « Je veux d’abord participer à une grande fête ». Allez… un rêve ? « Dans les cinquante premiers ? Mais ce n’est pas l’objectif de la saison. Et puis il y a du bon niveau ».
Et après ? « Je suis sollicité pour participer au championnat de France ekiden à Vendôme, le 20 mars. Puis ce sera les championnats d’Europe en salle en Italie, le vendredi 1er avril. Sur 1 500 m, la distance qui me convient le mieux ».
Un « France cross » que disputera également Gil Verdu qui est « bien » mais qui s’inquiète néanmoins de la distance : « 10 km… je préférerais moins de 8 km ». Ensuite ? « Pas trop de route car j’ai du mal à récupérer au niveau des tendons ».
Il s’alignera sur piste, sur 5 000 mètres. En espérant un meilleur résultat qu’aux France sur 3 000 m en salle, le 21 février : « l’installation sur la ligne de départ étant par ordre alphabétique, je suis parti derrière et il a fallu faire des efforts pour doubler ». Résultat : 9’55 au lieu de 9’40. À cinquante balais, c’est déjà pas mal.
JMF
