Le 14 janvier dernier, le médecin généraliste de la MAS (Maison d’accueil spécialisée) « Les Mézières », à Vingt-Hanaps, a fait l’objet d’une mise à pied sur décision de la direction (l’établissement est géré par l’Adapei – Association d’aide et de soutien aux personnes handicapées mentales et à leur famille). Le docteur, qui intervenait chaque semaine au sein de la structure, n’a pas été remplacé.
« Indécent »
« Cela a conduit à une détérioration des conditions d’accueil des résidents », rapporte Nathalie Pioger. Nièce et tutrice morale d’une septuagénaire atteinte de trisomie, la Radonnaise (également membre du CSV – Conseil de vie sociale – de l’établissement) veut dénoncer le « climat délétère » qui règne au sein de la MAS, et qui impacte directement les personnes handicapées. « Après la mise à pied de ce médecin – qui intervenait depuis trente ans – le plateau médical, pourtant colonne vertébrale de la MAS, a été déstabilisé », explique-t-elle.
Quelles solutions, pour les résidents ? « Les urgences, ou, pour ceux pouvant être déplacés, la MAS de L’Aigle, où un généraliste exerce toujours », répond Nathalie Pioger. « Indécent et inacceptable », poursuit-elle : « On transporte des handicapés malades, fiévreux, en bus pendant 60 km ».
« La continuité des soins est assurée »
« L’Adapei de l’Orne a engagé une procédure disciplinaire à l’encontre du médecin généraliste, assortie d’une mesure conservatoire. Cette personne est salariée de l’Adapei – en dehors de toute notion de médecin traitant de ville ou « de famille ». Durant le temps de cette procédure, de courte durée, des dispositions transitoires ont été prises qui garantissent la continuité et la sécurité des soins – sachant que le poste de médecin généraliste est à temps très partiel (5 h 15 par semaine) et une maison d’accueil spécialisée n’étant pas du tout assimilable à un établissement hospitalier », explique la direction de l’Adapei dans un communiqué de presse.
« Lorsque la procédure en cours sera résolue, toutes les mesures pour un retour à la normale seront engagées », assure l’association. « À la suite de la mise à jour de nombreux dysfonctionnements, corroborée par les injonctions de l’Agence régionale de santé (ARS) de Normandie après analyse de l’évaluation externe obligatoire de cet établissement, l’Adapei de l’Orne a engagé des mesures de redressement de la qualité comprenant un audit externe, le recrutement de quatre cadres ainsi que la mise en place d’un plan d’actions correctives soutenu et accompagné par l’ARS », annonce-t-elle.
Lire dans l’Orne Hebdo du 9 février