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Michel Tournier, collégien à Alençon

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C’est à Choisel, dans la vallée de Chevreuse, où il habitait depuis bientôt soixante ans, que l’écrivain Michel Tournier s’est éteint le lundi 18 janvier, à l’âge de 91 ans.

L’homme décrocha le prix Goncourt en 1970 avec le roman « Le Roi des Aulnes », qui évoque les aventures d’un ogre fasciné par les enfants, dans lequel l’établissement scolaire Saint-François-de-Sales est évoqué sous le nom « Saint-Christophe ».

Car Michel Tournier fut élève dans cette école alençonnaise. Il avait alors 14 ans.

Dans le Bulletin de Liaison des Anciens Élèves, en 2008, il évoque son année passée à Alençon en 1938-1939.

Relisons :

« Une année scolaire, c’est peu de choses. Mon séjour comme pensionnaire au collège Saint-François a été interrompu par le déclenchement de la guerre en 1939.

Il a beaucoup compté pour moi, d’autant plus qu’il a marqué la fin d’une période, l’avant-guerre.

Sur le plan personnel et adolescent, le choc était énorme car rien ne contrastait avec la vie douillette que je menais alors à Saint-Germain-en-Laye (dont les soldats allemands nous chasseront en 1941) autant que la rigueur et la discipline d’un internat religieux de province.

Si on veut en savoir davantage, qu’on lise dans mon roman “Le Roi des Aulnes”, la vie d’interne du jeune Abel Tiffauges. Tout sort d’Alençon.

Je n’en finirais plus d’évoquer les images fortes que cette période m’a laissées en mémoire. Au hasard : pendant le déjeuner, on n’avait pas le droit de parler. Assis sur un podium, un élève lisait un roman d’aventures à haute voix. Naturellement, il n’avait pas de micro, et comme le réfectoire était vaste (sans doute 200 convives) et le bruit considérable, il était obligé de hurler son texte pour être entendu. Ce qu’il faisait à la façon des moines “recto tono”, c’est-à-dire sans marquer la moindre nuance. Et cela pendant près d’une heure…

Mais je voudrais évoquer la personnalité de la personnalité la plus brillante de cette période, un élève de première, Joseph Le Maître. Je suis resté en relations avec lui, jusqu’à sa mort survenue récemment.

C’était un seigneur. Tout le monde l’admirait.

Il était beau, fort, charmant. Ses performances à la barre fixe, sur la piste de course et surtout à cheval dans le manège couvert du 1er chasseur éblouissaient.

Personne ne faisait de la voltige comme lui. J’ai été son élève et j’en suis encore fier.

Il était né à Pleuneuf, dans les Côtes-d’Armor, le 18 octobre 1920. Son père s’occupait de chevaux de trait et le mit à cheval dès l’âge de 3 ans.

En 1938, il s’engage au Hussard de Rambouillet, et il est reçu en 1939 à l’école de cavalerie de Saumur. Lors de l’offensive allemande, il est grièvement blessé et ne s’en remettra jamais. Néanmoins, il consacrera toute sa vie aux chevaux et finira à Nantes avec comme adresse “24 avenue des Sulkies”.

Je ne l’ai pas revu depuis 1939, mais je lui envoyais tous mes livres et il me répondait longuement ».

Nota. Sur Wikipédia, on lit ceci : « Michel Tournier fréquente alors différentes écoles privées religieuses où il est un élève turbulent et médiocre ».

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Même si l’auteur est passé presque comme un météore à Saint-François-de-Sales, Alençon a inspiré ce joyau de la littérature
Même si l’auteur est passé presque comme un météore à Saint-François-de-Sales, Alençon a inspiré ce joyau de la littérature

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