
Dans le cadre d’un contrat à durée indéterminée intérimaire (CDII), votre employeur est votre agence d’intérim. (©Picture-Factory Fotolia)
Réaliser des missions d’intérim dans le cadre d’un contrat à durée indéterminée, tel est le principe du CDI intérimaire, récemment entré dans le Code du travail. En quoi consiste-t-il ? L’employeur est en fait l’agence de travail temporaire.
Le CDII comprend les périodes en missions dans les entreprises mais aussi les périodes non travaillées entre deux missions. Ces « intermissions » sont assimilées à du temps de travail effectif pour le calcul des congés payés, des droits liés à l’ancienneté et pour la durée de travail fixée au contrat de travail. En contrepartie, le salarié perd la prime de fin de mission et l’indemnité compensatrice de congés payés mais un salaire minimum mensuel, au moins égal au Smic, lui est garanti.
Le salarié doit s’engager à accepter les missions que lui confie l’agence d’intérim, à condition qu’elles correspondent aux trois emplois définis au contrat, dans un rayon de 50 km et avec un niveau de rémunération au moins égal à 70 % du salaire horaire de la dernière mission. Il doit aussi suivre les formations professionnelles qui lui sont proposées dans les périodes d’intermissions.
Le CDII bénéficie aux hommes, ouvriers, entre 36 et 50 ans

Le CDII bénéficie surtout aux ouvriers dans l’industrie, l’agro-alimentaire, le BTP et aux employés dans le transport-logistique. (©PJDespa – stock.adobe.com)
Dans son observatoire de l’intérim et du recrutement, le cabinet conseil Amnyos dresse un premier bilan du CDII. Il apparaît nettement que ce nouveau type de contrat de travail ne profite pas à tous les intérimaires. Il concerne en effet les hommes à 76 % et les femmes à seulement 24 % !
Sur les 36 000 contrats signés, 34 % concernent la tranche des 26-35 ans, 30 % celle des 36-50 ans, 27 % celle des moins de 26 ans et 9 % des plus de 50 ans. Les cadres et les personnes exerçant des métiers en pénurie de main-d’œuvre ne sont guère intéressés car ils enchaînent facilement les missions et ne souhaitent pas perdre l’avantage financier des missions d’intérim classiques.
Le CDII bénéficie surtout aux intérimaires travaillant depuis un certain temps déjà avec leur agence sur un métier spécifique et souvent pour la même entreprise. Il s’agit principalement d’ouvriers dans l’industrie, l’agro-alimentaire, le BTP et d’employés dans le transport-logistique. En clair, afin de limiter les risques financiers liés aux intermissions, les agences de travail temporaire « ciblent les intérimaires perçus comme fiables et très employables ».
Malgré ces limites, le dispositif s’avère positif avec 67 % des CDII rompus pour cause d’embauche par une entreprise en CDI classique. Et si certaines agences de travail temporaire sont encore frileuses, Adecco annonce l’embauche prochaine de 5 000 personnes en CDII.