Mardi, de 150 à 200 grévistes des trois fonctions publiques (d’État, territoriale et hospitalière) se sont regroupés devant la Cité administrative d’Alençon. À l’appel de trois syndicats (CGT, FO et Sud-Solidaires), leur mobilisation porte sur les conditions de travail et les salaires.
« Notre revendication principale porte sur le point d’indice de la fonction publique », précise Michèle Cabioch, de la CGT. « Celui-ci est gelé depuis 2010, ce qui a fait perdre aux fonctionnaires 9 % de pouvoir d’achat. Nous demandons le dégel et l’augmentation de ce point d’indice. »
« De plus en plus, il y a des primes au mérite. Le mérite, ce n’est pas quantifiable. C’est pourquoi nous voulons une augmentation générale », ajoute la syndicaliste. « De l’argent, il y en a. À l’image de ce qu’ont perçu les patrons du privé avec le CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi). »
Derrière cette revendication générale, chaque composante manifeste son inquiétude sur ses conditions de travail. À l’image de la fonction publique hospitalière « à l’agonie » ou de ces employés de la préfecture, inquiets de la fermeture de certains services.
« Les services cartes grises et permis de conduire vont fermer pour être externalisés », explique un fonctionnaire de la préfecture de l’Orne. « Le personnel concerné va suivre des formations pour intégrer d’autres services mais y aura-t-il de la place pour tout le monde ? Surtout, quelles conséquences pour l’usager qui va devoir payer plus cher. »
« Notre travail a perdu son sens »
Michèle Cabioch, elle, travaille à la direction des territoires, « ex-économie agricole ». « À la suite du mouvement des agriculteurs, le ministre leur a fait des promesses d’aides financières. Mais nous sommes en sous-effectif pour traiter ces dossiers et nous subissons des pressions. Les conditions de travail sont devenues insupportables. »
Même constat aux finances : « Notre travail a perdu son sens, avec une dictature des statistiques », pointe un fonctionnaire des impôts. « Nous sommes aussi inquiets pour un certain nombre de services des impôts en sous-effectif. Des trésoreries ont disparu, d’autres, comme Le Theil-sur-Huisne, vont fermer cette année. Et certaines, à L’Aigle, Domfront sont en difficulté. »
« 600 emplois vont être supprimés en cinq ans en Normandie », conclut ce fonctionnaire des impôts. « Ça représente plus que ce que l’Orne compte de personnel (400). »
Une nouvelle journée d’action devrait avoir lieu « fin février – début mars ».