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Le projet de nouveau franchissement de la Seine à Rouen (Seine-Maritime), par passerelle ou navette, a subi un coup de frein, lundi 17 décembre 2018. (©JB/76actu/Illustration)
La Métropole Rouen Normandie lève le pied sur son projet de passerelle ! Alors que le conseil de l’intercommunalité devait délibérer lundi 17 décembre 2018 pour poursuivre les études sur son projet de nouveau franchissement en mode doux de la Seine, le président Frédéric Sanchez a décidé d’annuler le vote.
"J'entends dire que c'est pas urgent. Moi je considère que c'est urgent", explique Frédéric Sanchez… avant d'annoncer qu'il ne la soumettra pas au vote ce soir. "J'ai été surpris par la tonalité des débats, d'une certaine agressivité, et de désaccords de fond."
— Julien Bouteiller (@j_bouteiller) December 17, 2018
Le maire de Rouen s’oppose au président de la Métropole
C’est un mini-feuilleton politique qui a culminé avec la parution d’un article dans les pages de Paris-Normandie. Le maire de Rouen, Yvon Robert, y développait son opposition à la délibération prévue en conseil. Il s’agissait pour les élus métropolitains d’acter la poursuite d’études pour une passerelle franchissant la Seine au niveau de l’avenue Pasteur et d’entériner le test d’une navette fluviale en 2019 et 2020.
Mais dans le quotidien régional, Yvon Robert déplorait : « Nous ne sommes plus dans de nouvelles études mais dans la recherche d’un éventuel maître d’œuvre pour réaliser la passerelle sur la Seine ». De quoi mettre le feu aux poudres entre lui et le président de la Métropole, pourtant issu de la même majorité socialiste. Lors du conseil métropolitain, il a pointé aussi le coût de ce que propose la délibération, 300 000 euros pour poursuivre les études sur la passerelle, 700 000 euros pour l’expérimentation de la navette.
Le sujet est extrêmement difficile, comme le montre ce que j’ai pu lire des études. Sur le plan financier, nous avons tellement d’autres projets. Je pense qu’il ne faut pas continuer à dépenser sur ce sujet.
Une concertation avec les habitants
Dans ces conditions, Frédéric Sanchez a donc décidé de ne pas faire voter la délibération. Là où Yvon Robert a prôné « davantage de travail », le président de la Métropole a préféré annoncer « une concertation avec les habitants ». Celle-ci devrait se faire via une plateforme, nommée « Je participe », annoncée un peu plus tôt dans la soirée par Frédéric Sanchez.
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Lundi 17 décembre 2018, en conseil de la Métropole, les tensions étaient palpables entre Frédéric Sanchez et Yvon Robert, sur la question du franchissement de la Seine. (©JB/76actu)
Cet outil de concertation de la Métropole, normalement destiné à être utilisé dans le cadre de la Cop 21 locale, sera élargi à d’autres sujets de discussion. Le premier devrait donc être le futur franchissement de la Seine, « d’ici fin janvier 2019 », espère Frédéric Sanchez.
Passerelle ou navette ? Le débat va se poursuivre
Le président de la Métropole a ainsi donc mis un coup de frein à son projet de passerelle, qu’il préfère à la navette fluviale, mais n’enterre pas son ambition. Le sujet risque en tout cas de faire débat encore quelques temps entre les défenseurs de la passerelle et ceux de la navette.
La première est contrainte par le passage des bateaux dans le premier port céréalier de France et doit donc s’élever à 10 mètres au-dessus des quais, nécessitant de longues rampes d’accès sur les deux rives. Son coût estimé à 17 millions d’euros par la Métropole ne plaide pas en sa faveur.
La seconde, moins coûteuse en terme d’investissement, mais qui nécessitera de l’argent pour son fonctionnement, devra démontrer sa fiabilité, sa capacité à répondre aux besoins et devra montrer « patte verte » pour convaincre les élus (notamment écologistes) et les habitants.