1984, Nouvelle-Calédonie. Des heurts apparaissent entre les différentes communautés de l’ile, alors que Gocéné rentre chez lui, la voiture conduite par son ami Francis est arrêtée par deux jeunes hommes armés. Pour éviter des violences, Francis, un métropolitain, fait demi-tour. C’est à pied que Gonécé finira la route. Mais avant de rejoindre son village, il explique aux jeunes que l’homme qu’ils ont menacé à fait de la prison pour lui être venu en aide jadis.
1931, au travers d’une exposition, la France célèbre son rayonnement sur le globe via son empire colonial. Des Kanaks sont choisis et “importés” de Nouvelle-Calédonie pour représenter l’île et son peuple. Alors que ce devait être « la chance de leur vie », le voyage s’effectua en troisième classe, et, arrivés à destination, ils furent parqués derrière des barreaux, au sein d’un village reconstitué et forcés de jouer les anthropophages. Mais les crocodiles de l’enclos voisin meurent. Un cirque allemand accepte d’en prêter à l’Exposition en échange de plusieurs « sauvages »…
Arracher leur humanité à des êtres humains, les traiter et les montrer comme des animaux, voilà un épisode abject –mais authentique– qui n’est pas à l’honneur de la France mais un juste fera entendre sa voix. Ce n’est pas la première fois que la bande dessiné se penche sur l’ignominie des zoos humains. Dès 1933, Louis Forton, dans Attractions sensationnelles (8e album des Pieds Nickelés) dénonce cela mais son propos –traité de façon humoristique– échappe à ses jeunes lecteurs. Ici, nous sommes dans le réalisme et cela porte davantage : plus jamais ça !
François Membre