Avant même l’avènement des journalistes amateurs, voire fabricants, d’émotions, l’histoire d’Alençon regorge-t-elle d’histoires à faire pleurer dans les chaumières, au sens propre du terme ?
Eh bien oui, selon l’archéologue Jean-David Desforges.
Il va le faire savoir dans quelques jours à Caen, lors d’une rencontre * sur les toitures et matériaux de couverture au Moyen Âge et à l’époque moderne dans l’ouest de la France.
Chaume abandonné
L’Alençonnais évoquera notamment le café des Sept colonnes ** qui jadis « était couvert de chaume, sans doute du jonc, car situé à proximité des marais de la Sarthe ». La tuile lui a succédé. Pourquoi ? « Pour lutter contre les incendies, notamment au XVe siècle ». Le plus notable fut celui de 1467, déclenché par les troupes du roi Louis XI.
Dans le secteur, « dans l’ancien faubourg des rues Lecointre, rue des Grands jardins, ruelle aux Liards, place Candie, le chaume a subsisté plus longtemps, jusqu’au XIXe siècle ».
Jean-David Desforges évoquera également la maison à l’Étal, toujours dans le quartier-berceau d’Alençon. Il y a quelques années, une « ferme débordante » a été restituée mais l’essentage en ardoise (pour protéger la façade de la pluie) a été maintenu. « Pas logique » selon l’archéologue, « dès lors qu’on voulait revenir à l’esprit de 1750 ».
Savoir-faire
L’historien abordera d’autres immeubles historiques : façade de l’immeuble à l’angle de la place du Palais et de la rue du Jeudi, récemment refaite, maison cour Cochon de Vaubougon, boutique du Petit nègre, ancienne boutique Orange, ancien laboratoire de la Grande rue…
Dans l’histoire d’Alençon, il y avait des charpentiers mais également des tuiliers, des couvreurs, des « chaumeurs »…
Et si des habitants de maisons anciennes peuvent apporter des témoignages, notamment via l’examen des souches de cheminées, Jean-David Desforges est preneur afin de « pousser un peu plus loin mon programme de recherche ».
JMF
Contact : 06 87 11 61 79
* À Caen les 22 et 23 juin.
** Immeuble qui daterait des années 1370-1380.