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Pénurie de médecins généralistes

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En 2015, cinq médecins généralistes ont cessé d'exercer à Alençon (photo d'illustration)
En 2015, cinq médecins généralistes ont cessé d'exercer à Alençon (photo d'illustration)

« On ne prend plus de nouveaux patients ». La réponse est commune à presque tous les généralistes d’Alençon. Sur la vingtaine de médecins que compte désormais la ville (en incluant les communes de Saint-Germain et Damigny, le nombre de généralistes s’élève à 28), quatre acceptent encore d’ouvrir les portes de leur cabinet. Les autres sont saturés. « On est obligé de refuser, on ne peut plus faire face », confie l’un d’eux, installé depuis 28 ans au Sud d’Alençon.

« Sauf urgence… »

Depuis un an, il n’accepte les nouveaux patients « qu’en cas d’urgence ». Le reste du temps, c’est niet. Pourtant, le téléphone ne cesse de sonner, avec au bout du fil, des Alençonnais en quête d’un médecin traitant. « En un an, cinq médecins ont cessé d’exercer à Alençon. Aucun d’entre eux n’a été remplacé », déplore-t-il. Ceux qui restent n’ont pas la capacité pour absorber. La situation s’est particulièrement détériorée fin 2015, avec le départ à la retraite d’un couple de généralistes.

Certains médecins acceptent encore les patients proches géographiquement, ceux qui habitent leur quartier. Si non ? Les secrétaires médicales, pour qui la « situation est complexe et épuisante », orientent ailleurs. Vers le Mêle-sur-Sarthe ou… Almenêches.

« Insultes »

Dans le quartier de Courteille, des médecins rapportent une « surcharge de travail », couplée à un contexte épidémique, et un climat délétère : « Lorsqu’on annonce qu’on ne peut plus prendre de patients, certaines personnes deviennent agressives, nous insultent. C’est l’horreur ».

Alarmant. Et préjudiciable pour les Urgences du centre hospitalier, qui risquent d’être un peu plus submergées. « Ce n’est pas normal d’aller aux urgences pour une angine, mais on en arrive là », signale un généraliste.

Du côté de ceux qui acceptent encore, le rythme est infernal, et la limite sera bientôt atteinte : « Depuis fin 2015, le téléphone n’arrête pas de sonner. Ces quinze derniers jours, nous avons accepté 100 nouveaux patients », rapporte le secrétariat d’un médecin implanté au Nord d’Alençon.

« Désaffection
de la profession »

« Il y a un grave problème de démographie médicale, qu’il est urgent de résoudre », alerte un généraliste exerçant depuis 43 ans. Alençon fait-elle fuir ? « Non. C’est la profession qui fait fuir », répond-t-il.

En mal de considération, la médecine générale est une spécialité qui n’attire plus, et effraie. Selon l’Atlas de la démographie médicale en France, une baisse constante – depuis 2007 – des effectifs en médecine générale est observée :

« On est passé de 64 778 médecins généralistes en 2007 à 58 104 en 2015, soit une baisse 10,3 %, et une baisse de 6,8 % est à prévoir pour les années 2015-2020 », annonce le Conseil national de l’ordre des médecins.

Du côté des spécialités, l’exercice libéral reste en progression (entre 2007 et 2015, il était en hausse de 6,2 % pour les spécialités médicales et de 25,8 % pour les spécialités chirurgicales).

Lire le dossier complet dans l’Orne Hebdo du 19 janvier


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