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Sa retraite est l’occasion de revenir sur le parcours d’un homme dont les maîtres mots sont solidarité et humanité.
« Emmaüs m’a accueilli pour dormir une nuit et j’y suis resté plus de 30 ans. »
Les compagnons d’Emmaüs Alençon se sont réunis le 6 juin afin de saluer l’engagement de Régis Celen. Le responsable de la communauté alençonnaise part en retraite le 1er juillet.
Arrivé à Alençon en 1988, son investissement sans faille a été salué par l’ensemble des compagnons qui décrivent un homme qui « a privilégié l’humain » et qui maîtrise « l’art et la manière de mobiliser les bénévoles ». Joaquim Pueyo, maire d’Alençon, s’est joint à l’assemblée des compagnons pour « saluer [son] engagement ».
« Régis Celen a accompli un grand service sur le plan social et humain ».
37 ans de solidarité
Très ému, Régis Celen a évoqué son parcours solidaire qui a commencé à Berry-au-Bac dans l’Aisne au début des années 1980.
« À l’époque, j’étais routard, Emmaüs m’a accueilli et un responsable m’a donné envie d’aider les autres ».
Ex-boucher, celui qui était surnommé Johnny pour sa ressemblance avec le chanteur et ses santiags, a œuvré pour Emmaüs en tant que ferrailleur ou chauffeur. Il s’est occupé du tri des textiles, des métaux, de la vente et est depuis une vingtaine d’années responsable de la communauté à Alençon. Il a notamment apporté sa contribution à la préparation de convois humanitaires pour le Burkina Faso et Madagascar mais a également su « entretenir de très bons contacts avec les associations locales » pour organiser des événements tels que le marché solidaire ou la Fête d’ici et d’ailleurs.
Régis Celen a évoqué sa rencontre marquante avec l’abbé Pierre qui l’a encouragé à poursuivre son engagement lors d’une assemblée mondiale au Burkina Faso.
« Merci d’avoir été sur ma route »
Il l’a côtoyé pendant quinze jours et décrit un homme « très sensible, gentil et humain » qui lui a procuré « la force de vouloir en donner encore plus ». Le jeune retraité a eu un mot pour saluer les compagnons qui lui « ont fait confiance » et a tenu à dire « merci à Emmaüs d’avoir été sur [sa] route ».
Toute une vie consacrée à la solidarité mais Régis Celen ne compte pas s’arrêter là. Il n’exclut pas de revenir à Emmaüs d’ici deux ans, le temps « de laisser un relais nécessaire » pour la nouvelle responsable Aurore Querel.
En attendant, il souhaite s’investir dans d’autres associations, voire créer sa propre structure sur Alençon. Il projette de mettre en place un lieu de rencontres pour les sans domicile fixe où chacun pourrait discuter et échanger autour d’un café. Un nouveau projet rassembleur et solidaire pour celui qui a toujours ajouté à sa signature la mention « et les autres ».
Frédéric JOUVET
