La finale de la Ligue des Champions est l’un des événements sportifs les plus attendus de l’année. Comme pour les joueurs, avez-vous une pression particulière avant de commenter un tel match ?
« Non, il n’y a pas de pression particulière, c’est juste du bonheur ! Parce que j’ai cette chance incroyable d’être à cette position, à ce moment. J’ai déjà assisté à quelques finales, en tant que spectateur, mais cette fois, je vais pouvoir allier travail et plaisir. Ce sera une première pour moi de commenter une finale de la Ligue des Champions. La différence avec un match de Ligue 1 notamment, c’est que je ne m’adresserais pas, cette fois, qu’à un public d’abonnés de Canal Plus puisque le match est retransmis sur C8. Il y aura donc davantage de monde à regarder cet événement. On y pense un peu avant, et après, mais pas dans l’instant. Que je sois face à 2000 personnes ou à 2 millions, je commente de la même façon ! »
Comment s’y prépare-t-on ?
« Cela demande du travail en amont parce qu’il faut que nous puissions anticiper les événements. On se concentre donc sur les évolutions et les progressions des deux équipes et l’histoire des clubs. Tout cela fait l’objet de fiches, tout est préparé parce qu’il vaut mieux trop d’informations que pas assez. En même temps, il faut savoir la distiller et ne pas être dans la surinformation. Cette finale a l’avantage d’opposer deux équipes qu’on connaît bien puisque j’ai commenté le match Lyon/Juventus, les quarts de finale du Real de Madrid (contre le Bayern Munich) et les demi-finales du Real et de la Juventus. »
Comment vous répartissez-vous les rôles avec Paul Le Guen ?
« Je suis chargé de décrire le match, de mettre en perspective et de donner les informations. Paul Le Guen analyse le jeu et le rapport de force. On commente en semble depuis longtemps, on est bien rodé. Chacun sait quand il peut intervenir et c’est important ! »
La Juventus de Turin survole le championnat italien (6 titres consécutifs) et le Real Madrid est l’équipe la plus titrée de la Ligue des Champions (11 sacres). Est-ce la finale rêvée cette année ?
« Oui même si l’affiche Barcelone/Bayern de Munich aurait aussi été idéale ! Mais cette finale entre La Juve et le Real est assez logique. Ces deux équipes ont survolé leur championnat respectif et sont, chacune, championnes de leur pays. On va voir s’affronter la meilleure attaque contre la meilleure défense. Ça s’annonce comme une finale de très haut niveau ! Elle devrait être passionnante. »
Après avoir remporté le championnat cette année (ce qui n’était pas arrivé au Real depuis 2012), l’entraîneur Zidane peut entrer dans la légende du Real en cas de victoire. Fait-il désormais partie des meilleurs entraîneurs du monde ?
« Zidane est très fort et cette finale est un test XXL pour lui ! Parce qu’il n’a que 18 mois d’ancienneté dans la fonction d’entraîneur du Real. Il est arrivé en janvier 2016 et a remporté la Ligue des Champions l’an passé. On a pu entendre dire qu’il avait surfé sur son nom et que ce parcours avait été possible parce que le Real avait bénéficié de rencontres faciles pour lui mais, cette saison, il remporte le championnat d’Espagne et atteint la finale de la Ligue des Champions ! C’est un parcours parfait ! Il a montré de vraies qualités de managers et a imprimé son style à son équipe. »
Après le beau parcours de Monaco, peut-on imaginer un club français en finale, voire vainqueur de la coupe d’Europe, dans un futur proche ?
« Oui Monaco a prouvé cette année que c’était possible. »
Un pronostic pour cette finale ?
« Je ne suis pas Nostradamus ! Je pense que ce match sera spectaculaire mais peut-être que les Français aimeraient que Zidane réussisse et donc que le Real l’emporte. Le dernier club à avoir remporté deux finales de la Ligue des Champions consécutives, c’est le Milan AC en 1989 et 1990. Depuis, jamais un club n’a conservé cette coupe. Le Real a donc cette opportunité cette année et Zidane aura probablement à cœur de l’emporter puisqu’il a joué cinq années à la Juventus avant de finir sa carrière au Real ! »