L’aventure a commencé vers 1932, au Ménil-Broût.
Venu de Bretagne, François Havard vendait de la levure dans des caisses en bois, aux boulangers. Il commercialisait également du sel et du saindoux.
Puis ses enfants Francis et Jean ont pris le relais. Le second dans la Sarthe, le premier dans l’Orne, s’installant à Alençon : rue du Gué de Gesnes, rue des Grandes Poteries, rue du Jeudi, rue Carnot…
La gamme de produits s’est élargie : biscottes, margarine, madeleines (Jeannette), chocolats, fruits secs… « Tout ce qu’on trouve chez un boulanger, on le vend. Aujourd’hui, c’est plutôt tout ce qui se mange », observe Michel Havard, entré dans la maison en 1970, et qui lui a donné un coup de fouet.
Nouveaux sites
Issu de la quatrième génération, Julien Havard vient de prendre les rênes de l’entreprise dans laquelle il bosse depuis seize ans après avoir fait ses armes en vente et gestion.
Il est aujourd’hui à la tête de 18 salariés sur deux sites : Alençon (sur le pôle d’Ecouves, depuis 2006) et Nogent-le-Rotrou, suite au rachat d’un concurrent.
Nouveaux produits
Car le monde évolue : l’entreprise livre toujours le boulanger-pâtissier mais également le charcutier, le traiteur, le restaurateur. Huiles, vinaigres, épices, mayonnaises, boissons, confiserie, etc. allongent la liste des produits stockés sur 1 600 m2 à Alençon. Car en un quart de siècle, rien qu’à Alençon-ville, le nombre de boulangers indépendants a diminué de moitié.
Havard a aussi rejoint Disgroup, centrale d’achat basée à Fougères, qui fédère 47 grossistes en France.
Nouveau patron
À 35 ans, Julien Havard se lance donc dans l’aventure : « On lui a fait voir les points négatifs », soulignent ses parents, Michel et Monique (encore salariée quelques mois) : « et il a commencé ici comme balayeur puis magasinier ». Un atout quand on sait que certains employés (comme Jocelyne Bédouet et Patrick Belliot) affichent 35 ou 37 ans d’ancienneté : ils ont vu leur nouveau patron dans des couches.
Le boss est serein : « on a toujours besoin de s’alimenter «. Avec un credo : « le service et le conseil ». Et « on aime nos clients », insiste la maman.
Le fils conclut avec les projets : « on compte élargir le secteur géographique et la gamme de produits vers les pizzerias, les crêperies, le snacking… Il faut s’adapter aux nouveaux produits et nouvelles tendances ».
JMF