La marche, la rando… un art de voyager, un révélateur, une activité physique mais aussi mentale, une source de connaissances : faune, flore, lecture du paysage…
On prend son temps : on ne se laisse pas prendre par le temps. On se révèle maître du calendrier. L’agenda n’impose rien. La société est tenue à distance.
On marche pour s’alléger et s’élever. On aligne les kilomètres mais le cheminement intérieur compte.
Marche ou crève ? Non : marche et rêve.
Libéré des prisons
On marche vite. On musarde. On flâne. On vagabonde. Sans chrono, sans exploit.
Prendre le temps de regarder, de voir, d’observer, dire stop à l’obligation de résultat.
La lenteur pour réapprendre le monde et élargir ses horizons.
La meilleure façon de voyager, bien meilleure que celle des touristes à moteur assis dans un fauteuil roulant, incarcérés dans une bagnole ou un bus, avec la cervelle au point mort.
Dans l’ici et le maintenant, on se libère du passé et du futur, deux prisons.
Tous les sens en éveil, on sent ses pieds fouler la terre. À chaque pas, on embrasse la planète avec ses pieds.
Corps et esprit
On part avec des problèmes, on revient avec des solutions.
Loin de la comédie sociale, la vie prend de l’épaisseur.
Marcher en pensant.
Penser en marchant.
Sans parler : il y a déjà suffisamment de propos inutiles.
Découvrir, sans autre but.
Nourrir l’esprit et le corps.
Et être tellement ravi de marcher que l’esprit danse.
Comme les jambes.
Comme le cœur.
Stade-mémoire
Tout cela dans le plus beau stade, celui des sentiers, symboles de la vie active selon George Sand, qui constituent un vrai patrimoine à entretenir. Car ils sont mémoire de l’humanité.
Et il ne faut pas négliger leur place dans une région qui se désertifie et s’enfriche. Et tenir à l’écart les engins à moteur : motos dites vertes, quads, etc.
Jean-Marie FOUBERT