Vivre et comprendre le handicap à travers un parcours d’accessibilité… semé d’obstacles ! Tel est l’objectif de l’Association des Paralysés de France (APF) qui, à l’occasion de l’opération nationale “la semaine du sourire”, multiplie les opérations de sensibilisation auprès du public, adulte et enfant.
À cette fin, en réponse à l’invitation du centre social de La Croix-Mercier, APF a déployé son parcours d’accessibilité au cœur du quartier nord d’Alençon, mardi 16 mai. “Le but de cette opération est de faire connaître l’APF sur Alençon et de témoigner de notre volonté de travailler ensemble pour la lutte contre l’isolement des personnes en situation de handicap”, signalent les responsables du centre social la Croix Mercier.
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« Ce parcours permet aux personnes valides de s’asseoir dans un fauteuil roulant et de comprendre les difficultés d’accessibilité des personnes handicapées », souligne Emeline Echivard, chargée du développement des actions associatives au sein d’APF.
Le parcours débute par une porte à tirer puis à refermer. S’ensuivent une marche de plus de 2 cm, « quand la loi impose 2 cm maximum », un espace pavé « qui pourrait ressembler à la place La Madgeleine d’Alençon », une pente trop importante à monter et à descendre, un bac à sable et enfin « une porte à pousser et à refermer ».
Josette, adhérente valide du centre social La Croix-Mercier, âgée de 68 ans, est venue avec son amie Valérie, Alençonnaise de 50 ans en fauteuil roulant en raison d’une sclérose en plaques. Elle se porte volontaire pour tester le fauteuil. Au final, le parcours n’aurait pas été praticable sans l’aide d’Emeline Echivard. Josette en ressort pour le moins troublée.
Valérie confirme. « Comme je ne suis pas rassurée dans mes déplacements, je ne sors jamais seule. Alençon n’est pas praticable en fauteuil roulant : les trottoirs ne sont pas adaptés ou quand ils le sont, on trouve un pylône électrique sur notre parcours, les dénivelés des sorties de garage sont trop importants et dangereux pour les fauteuils donc ça me bloque pour sortir en ville», témoigne la quinquagénaire qui reconnaît « qu’il n’y a pas qu’Alençon dans ce cas. Beaucoup de grandes villes françaises ont pris du retard dans l’aménagement pour le handicap ».
Elle cite notamment Paris. « Les boutiques des Champs-Élysées, la plus belle avenue du Monde, ne me sont pas accessibles ! Il y a toujours des marches ».
Emeline Echivard rappelle néanmoins le mauvais classement d’Alençon « par rapport à Caen ou Nantes, aux premières places des chefs-lieux de départements français accessibles au handicap ». Parmi les villes ornaises, la salariée d’APF apprécie l’effort d’Argentan « de nous consulter dès qu’il faut effectuer des aménagements pour les personnes à mobilité réduite ». L’association y a d’ailleurs désormais installé ses locaux. « Tout cela n’est qu’une question de choix politique », affirme-t-elle.
Fête du sourire
Dimanche 21 mai au plan d’eau de la Noë à Argentan. Randonnée solidaire à 10 h animée par une conteuse. Journée festive dès midi : restauration possible sur place. satnds sourire (miel, cidre, Heulà sérigraphie, animation sucrée, création d’objets, etc.), jeux, maquillage. Concerts et animations dès 13 h 30 (démo handi’chiens, démo danse, etc.)
Association des paralysés de France, 12 rue du Sergent Escoffier, 61200 Argentan; tél. 02 33 12 16 30. Mail : dd.61@apf.asso.fr
